A bien des égards, Pere Ubu est le groupe de rock parfait, celui qui surprend toujours sans jamais décevoir. Jamais complètement post/avant-gardiste ou néo-quelque chose ? autant d’étiquettes musico-sociologiques dont on se contrefiche ici ?, il surfe sur tous les styles depuis belle lurette sans jamais se choisir une vague bien précise, trop habile pour […]
A bien des égards, Pere Ubu est le groupe de rock parfait, celui qui surprend toujours sans jamais décevoir. Jamais complètement post/avant-gardiste ou néo-quelque chose ? autant d’étiquettes musico-sociologiques dont on se contrefiche ici ?, il surfe sur tous les styles depuis belle lurette sans jamais se choisir une vague bien précise, trop habile pour se laisser coincer dans un quelconque clivage. Comment dès lors ne pas se délecter de chaque apparition d’un groupe à l’enthousiasme exponentiel ? Jamais lassée, la bande de Cleveland garde des allures de jeunes rockers dopés à la potion magique, emmenés par un Fat Big David qui, à l’instar du cousin Obélix, serait tombé dedans. Une fois encore, les Yankees hors-normes se moquent des conventions, alignant côte à côte grandiloquence ? Cry, cry, cry ? et inhibition ? Oh Catherine ?, refrains aisés ? I hear they smoke the barbecue ? et mélodies tarabiscotées. Rien ici ne se veut réfléchi, organisé, classé. Tout doit être spontané et neuf, à la manière d’un disque punk dont on aurait ponctionné la fureur. Et c’est là que réside la force des albums de Pere Ubu, dans cette facilité à piocher dans l’immense caisse à outils du rock’n’roll pour n’en prélever que l’instrument adapté : une clé anglaise ou bien un tournevis pour enfoncer un peu plus la ? le ? ? vis de leur musique. Grands orfèvres de la mécanique pop, les doux dingues de Pere Ubu se sont constitué en quinze ans une belle collection d’albums chromés comme des Cadillac.
Il ne manque plus que l’étincelle pour faire rouler tout ça.
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