Tout d’abord, il y a ce nom, And You Will Know Us By The Trail Of Dead, qui résonne comme une incantation délicieusement morbide : le genre de groupe au regard sombre et malade qu’on aurait rêvé de croiser, dans un désert hostile, au générique d’un vieux Sergio Leone. Puis cette pochette guerrière et le […]
Tout d’abord, il y a ce nom, And You Will Know Us By The Trail Of Dead, qui résonne comme une incantation délicieusement morbide : le genre de groupe au regard sombre et malade qu’on aurait rêvé de croiser, dans un désert hostile, au générique d’un vieux Sergio Leone. Puis cette pochette guerrière et le morceau d’ouverture, sorte de marche militaire où un motif de piano répétitif, porté par une batterie martiale et des nappes de violons grandiloquentes, est bientôt rejoint par les litanies maléfiques d’une chorale sans âge
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Mais quelle mouche a piqué ces musiciens autrefois plus simplement brutaux ? Déjà, sur Source, Tags & Codes, leur précédent album étonnament complexe et habité, les Texans avaient plus ou moins laissé de côté leur hardcore binaire pour jouer sur des variations climatiques tout aussi assourdissantes ? voire inquiétantes. Mais cette fois-ci, en lâchant définitivement les amarres sur ce Worlds Apart, le groupe s’est lancé dans un voyage ambitieux aux confins des terres (prog-)rock.
En élargissant leur palette d’instruments, en lorgnant du côté de Bowie (Summer 91), Pink Floyd (All White) ou même Grateful Dead, ils risquaient de s’embourber sérieusement les guitares. Mais comme chez leurs confrères de The Mars Volta, c’est ce toupet musical, mis en lumière par un songwriting aguerri et racé, qui séduit d’emblée. Et lorsque le groupe durcit à nouveau le ton, montre les dents et charge sans répit, comme sur l’héroïque Will You Smile Again for Me ou sur les très efficaces Worlds Apart et Caterwaul, l’auditeur rend immédiatement les armes, le sourire aux lèvres ? avec de la bave dessus. Toute négociation est bien évidemment exclue.
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