De l’histoire de la pop, Henk Hofstede, le leader des Nits, a écrit certains des chapitres les plus intelligemment mélancoliques. Rangée de toutes les guitares et de tous les vacarmes, la musique de Wool, construite sur l’assise mouvante des claviers, d’un orgue Hammond, d’un marimba, d’une contrebasse et d’une batterie sur coussin d’air, emporte définitivement […]
De l’histoire de la pop, Henk Hofstede, le leader des Nits, a écrit certains des chapitres les plus intelligemment mélancoliques. Rangée de toutes les guitares et de tous les vacarmes, la musique de Wool, construite sur l’assise mouvante des claviers, d’un orgue Hammond, d’un marimba, d’une contrebasse et d’une batterie sur coussin d’air, emporte définitivement les Nits vers ce lointain grand large où croisent les ombres de Mark Hollis, de Kevin Ayers, de Robert Wyatt (époque Rock Bottom) ou du Penguin Cafe Orchestra. Wool aligne les chansons en pente douce, intenses et sereines comme une aube d’été que le brouillard prendrait en écharpe, ou comme un crépuscule qui ferait durer le doux plaisir de son effrondrement. Ecouter ce disque, c’est goûter à la saveur d’une intimité, d’une confidence, d’une voix fraternelle, sans être obligé pour autant d’avaler un plat de tripes fumantes ou une âcre liqueur noire. Cette façon infiniment pudique de se dévoiler est l’une des innombrables élégances que l’on portera au crédit des Nits, ce groupe en état de rêverie bien éveillée, qui ne cesse de réenchanter sa musique.
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