Un disque impeccable de bout en bout. De la pop parfaite, collante, entêtante. Quatorze ritournelles à siffloter le cœur léger, quatorze sucettes acidulées à sucer sans souci. Neil Finn est un saligaud de veinard, une enflure de surdoué. Là où d’autres transpirent des années sans pouvoir trouver le Graal, lui n’a qu’à se baisser pour […]
Un disque impeccable de bout en bout. De la pop parfaite, collante, entêtante. Quatorze ritournelles à siffloter le cœur léger, quatorze sucettes acidulées à sucer sans souci. Neil Finn est un saligaud de veinard, une enflure de surdoué. Là où d’autres transpirent des années sans pouvoir trouver le Graal, lui n’a qu’à se baisser pour ramasser les mélodies par poignées. Le genre de type qui doit faire fulminer Costello ou languir McCartney et Ray Davies sur leurs années et leur splendeur envolées. Comme si ça ne suffisait pas, les saints Walrus et Sergent Poivre, dans un généreux élan, l’ont gratifié de la voix idoine pour chanter ce qu’il compose. Ecœurant. Pourtant, tout splendide qu’il soit, ce disque n’est pas important. Et Crowded House n’est pas un groupe crucial. Car Neil Finn n’a pas tout eu dans sa corbeille magique : on a oublié de lui refiler audace et personnalité. Ses chansons onctueuses sont désespérément immaculées, sans la moindre souillure, le groupe ronronne comme en pilotage automatique sur une autoroute. Manquent le grain de sable, le coup de folie, l’insolence bruitiste d’un Jesus & Mary Chain, le venin doucereux d’un House Of Love, la fêlure mégalo d’un Brian Wilson. Manque ce qui fait toute la différence entre les Beatles et ce Squeeze des antipodes.
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