Wiz Khalifa sort la suite de « Rolling Papers », énorme succès en 2011. Il y mâtine son rap d’influences jazz, soul et funk et balance les tubes à la chaîne.
Lorsqu’on le rencontre, Wiz Khalifa est affalé sur un canapé dans le salon de son hôtel quatre étoiles. Entre deux ou trois silences, il lâche : “Rolling Papers a été l’album le plus important de ma carrière. C’est lui qui m’a permis de me trouver et surtout, il a permis aux autres de me trouver. Il fallait que je lui crée une suite pour montrer mon évolution artistique et personnelle.”
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Évolutions du genre
Il y a sept ans, le troisième album studio du natif de Pittsburgh explosait effectivement tous les compteurs, hissant notamment un tube interplanétaire (Black and Yellow) à la tête des hit-parades du monde entier. S’il est donc difficile de ne pas regarder dans le rétro à l’écoute de Rolling Papers II, force est de constater que Wiz Khalifa, qui est désormais quasiment un vétéran du rap, s’est parfaitement adapté aux évolutions du genre (à l’exception, peut-être, du graphisme de la pochette, qui est relativement moche).
Ainsi, le disque colle-t-il parfaitement au format actuellement en vogue : l’album-fleuve. Avec ses vingt-cinq morceaux, Rolling Papers II peut être assez dur à appréhender d’une traite, mais beaucoup de feats sont là pour pallier une éventuelle forme d’ennui chez l’auditeur. L’éternel Snoop Dogg, sur Penthouse, Jimmy Wopo (qui a été assassiné le 18 juin dernier), quelques newcomers comme Lil Skies, des gros noms comme Gucci Mane, Swae Lee ou Ty Dolla Sign… La liste est longue.
Au niveau des paroles, Wiz Khalifa se répète pas mal et rien de très intéressant ne ressort de l’ensemble. Des soirées en boîte aux filles qu’il fait monter dans ses chambres d’hôtel, en passant par l’ego trip et les joints qu’il fume à la chaîne, le rappeur ne cherche pas vraiment l’originalité. Et même si certains lyrics sont parfois plus profonds (on pense notamment à la chanson-titre de l’album), il ne surprend pas grand monde. Non, ce qui fait la vraie force de Wiz Khalifa, c’est la musique.
Hits imparables
La comparaison est facile et déjà utilisée mille fois, mais les paroles des Beatles ne valaient parfois pas plus que des petits mots échangés en classe par des préadolescents amoureux. On est ici dans un tout autre registre et on ne compare pas Khalifa à Lennon, loin de là. Peu importe : on a ici plus affaire à de la pop qu’à du rap, et la musique prévaut sur le reste.
De ce coté-là, on est servi, puisqu’on note dans les prods, toutes réussies, des influences jazz, soul, funk (Bootsy Bellows, Rain…), des bangers complètement trap (Blue Hunnids, Real Rich, 420 Freestyle), et même quelques ballades nostalgiques (Holyfield, Hopeless Romantic ou la quasiment reggae All of a Sudden). Même s’il est aidé par un auto-tune omniprésent, Wiz Khalifa chante superbement bien et construit des mélodies implacables.
Chaque chanson pourrait avoir des allures de tube, et le souci principal de l’album réside finalement dans sa longueur. Il est quasi impossible de ne pas se répéter en vingt-cinq morceaux, mais Wiz Khalifa fait quand même ce qu’on attend de lui : sortir des hits imparables, parfaits pour les virées estivales entre potes.
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