Des chansons en anglais ou en hébreu, pour dynamiter les murs.
Le groupe s’appelle Winter Family et sort en été un disque idéal pour l’automne et sa mélancolie contagieuse – les feux de bois, les pulls en laine, la brume et cette lente dégringolade vers l’obscurité. Murmurées en anglais ou en hébreu par Ruth Rosenthal, tracassées de toutes parts par des claviers (orgue, piano, harmonium) solennels, ces chansons ont beau se donner des airs spectraux, irréels et inquiétants, elles sont pourtant de chair et de sang – de mauvais sang.
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Car là où elles ne devraient que planer, en brouillards et vapeurs, elles s’immiscent, s’installent les pieds sur l’espace, prennent en otage les humeurs de leur douce étrangeté : une sorte d’euphorie enfantine et soupe-au-lait, qui passe de l’exaltation au silence accablé, de l’incantation au chuchotis. Car le duo se fait ici trio, invitant constamment le silence à de longs solos, d’une prodigieuse musicalité. Gothique peut-être, mais gothique flamboyant.
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