“Cette chanson va changer ta vie, je te le jure“, dit Natalie Portman à Zach Braff dans le film américain indie Garden State, en lui mettant un casque sur les oreilles. Dans ce casque est diffusée la chanson New Slang des Shins et le morceau en question allait surtout changer la vie du groupe. Formé […]
« Cette chanson va changer ta vie, je te le jure« , dit Natalie Portman à Zach Braff dans le film américain indie Garden State, en lui mettant un casque sur les oreilles. Dans ce casque est diffusée la chanson New Slang des Shins et le morceau en question allait surtout changer la vie du groupe.
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Formé à Albuquerque, Nouveau-Mexique, en 1996 et relocalisé à Portland, ce quatuor a le profil typique du groupe pop indé américain : tournées incessantes, galères financières et matérielles, minicachets et espoirs immenses. Les Shins ont la chance d’être repérés par Modest Mouse qui les emmène en tournée. Ils vendent lors des concerts des CD pressés par leurs soins. Alors que l’Internet balbutie, leur public, principalement étudiant, sait déjà se servir des ressources du web et notamment du révolutionnaire Napster. Les chansons du quatuor y circulent et deviennent extrêmement populaires.
Leur premier album, Oh, Inverted World, chef-d’œuvre mélodique qui comprend la chanson New Slang, sort en 2001 et leur crée une petite base de fans fidèles. Suit en 2003 Chutes Too Narrow, au songwriting toujours aussi fin et à la production plus ambitieuse. Son succès, s’il reste modeste, dépasse toutefois celui du premier, mais pas pour longtemps. Car à ce moment-là sort Garden State et sa fameuse petite phrase, qui relance la carrière d’Oh, Inverted World, ouvrant aux Shins la voie du succès populaire. Le plus dur est fait, les Shins sont sortis de l’underground.
James Mercer, 35 ans, âme, compositeur, maître d’œuvre et control freak du groupe, réinvente la pop-song à sa façon, modelant une musique qui accroche l’oreille par sa fausse naïveté, sa joliesse mélodique, l’originalité de ses structures et de ses accords, ses harmonies vocales fines et légères. Difficile de trouver une musique qui rende aussi gai et mélancolique à la fois ? c’est pourtant bien le prodige qu’accomplissent ces morceaux bouleversants, jamais frimeurs, charmants sans être précieux.
Avec Wincing the Night Away, Mercer aurait pu se contenter de refaire les deux premiers albums. Le résultat serait déjà satisfaisant. Mais perfectionniste et déterminé à ne pas être un de ces songwriters ne devant son succès qu’à une BO ou une publicité, il a peaufiné ses chansons, innovant avec des cordes et des machines, trouvant des rythmes étonnants, des suites d’accords fluides et improbables.
Wincing the Night Away est un disque endurant, fourmillant, un album multiple, changeant à chaque écoute, kaléidoscopique. Ses fragments irisés de voix, chœurs, banjo, claviers, guitares se mettent en place idéalement, surprennent et sont propices à d’innombrables et merveilleuses découvertes. Ce dont Mercer ne doute pas trop : Je crois que j’ai trouvé des idées assez cool ! Et j’aimerais qu’on me le dise !? C’est chose faite.
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