De ses premiers maxis (regroupés sur Clinic) à ses trois albums, l’excellent Internal Wrangler, l’excellent Walking With Thee, et maintenant l’excellent Winchester Cathedral, Clinic a démontré un savoir-faire, une formule décidément immuables : Un alliage inaltérable, fait de rythmiques obsédantes et bondissantes, de basses rondes et énormes, de guitares acides à lœurgence punk et, surtout, […]
De ses premiers maxis (regroupés sur Clinic) à ses trois albums, l’excellent Internal Wrangler, l’excellent Walking With Thee, et maintenant l’excellent Winchester Cathedral, Clinic a démontré un savoir-faire, une formule décidément immuables : Un alliage inaltérable, fait de rythmiques obsédantes et bondissantes, de basses rondes et énormes, de guitares acides à lœurgence punk et, surtout, en étrange surimpression, de clarinettes, mélodicas ou boucles de pianos hypnotiques. La magie noire du groupe, que l’on imagine parfaitement en orchestre pour confrérie occulte, est un bien trop précieux et unique pour être jeté aux orties sans regret.
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Ce qui fait l’essence même de Clinic est une marque déposée, dont la substance n’est apparemment pas appelée à changer ? mis à part quelques légères sautes d’humeur d’un album à l’autre. Pour le fan transi, Winchester Cathedral, aussi efficace et exaltant que ses précédents, apporte effectivement son petit lot de micro-innovations. Le son, effectivement plus tranchant, acide et ésotérique, s’amuse davantage avec les formes. Les Liverpudliens s’autorisent plus de morceaux lents et mélancoliques, osent quelques effets grinçants. Pour l’auditeur plus occasionnel, en revanche, aucune variation sur un thème récurrent : sur le billard, les retouches esthétiques ont encore une fois été plutôt discrètes. Et alors, est-ce grave, docteur, faut-il pour autant tirer sur l’ambulance, tout le monde doit-il être Radiohead ? Certainement pas.
Clinic peut même se mordre la queue encore quelque temps : on n’a pas fini d’explorer les méandres de leur cathédrale païenne, édifice immense et passionnant. Dont Winchester Cathedral ne signe pas la destruction mais l’étayage, une digne clé de voûte. Et malgré le potentiel, malgré la réputation enviable qui entoure le groupe, Clinic ne se profile pas en conquérant mondial : c’est un groupe d’obédience culte, un groupe de niche se contentant de son habitat étriqué mais farouchement personnel.
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