Plusieurs femmes accusent Win Butler, leader du groupe montréalais Arcade Fire, de comportements déplacés et d’agressions sexuelles, entre 2016 et 2020. Des faits qu’il réfute.
Quatre personnes ont déclaré au média américain Pitchfork avoir été victimes de “sexual misconduct”, [des termes qui désignent des comportements allant du harcèlement à l’agression sexuelle, ndlr] de la part de Win Butler. Parmi elles, trois femmes, restées anonymes, affirment que “le comportement du chanteur a été déplacé, compte tenu de l’écart d’âge et du contexte dans lequel les faits se sont produits”, indique l’enquête publiée par Pitchfork samedi dernier. Selon leurs dires, ces trois femmes sont des fans du groupe et étaient âgées de 18 à 23 ans au moment des faits (entre 2016 et 2020), quand Win Butler, leader du groupe Arcade Fire, était lui âgé de 36 à 39 ans. Elles l’accusent de s’être servi de sa position de pouvoir dans le cadre de leurs interactions. Toujours selon Pitchfork, une quatrième personne, non-binaire, déclare que le chanteur l’aurait agressé·e sexuellement à deux reprises en 2015 alors qu’iel était âgé·e de 21 ans et Butler de 34 ans.
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L’une de ces personnes, surnommée “Stella”, avait écrit dans un post Instagram mentionnant Butler en 2020 : “il essayait constamment de me contraindre à des rapports sexuelles, d’envoyer des photos nues de moi et d’envoyer des photos nues non sollicitées de lui-même alors même que je lui avais dit à plusieurs reprises que je n’étais pas intéressée.” D’après Pitchfork, “Stella” et “Fiona” décrivent une série de demandes étonnamment similaires de la part du musicien : certaines poses et actes sexuels, des phrases prononcées devant la caméra, ainsi que des tenues et des jouets sexuels qu’il les aurait incitées à acheter. Au début de leurs correspondances respectives avec lui, il leur aurait également demandé de garder leur relation secrète.
Des relations “consenties”
L’artiste, âgé aujourd’hui de 42 ans et marié depuis 2003 à Régine Chassagne – une des cofondateur·trices du groupe – dément ces accusations en assurant que les relations extra-conjugales qu’il entretenait avec ces quatre personnes étaient “consenties”. Il explique par ailleurs que sa femme était au courant de ses relations en dehors de leur union, son mariage étant “moins conventionnel que d’autres”. Il déclare : “Je n’ai jamais touché une femme contre son gré et toute insinuation en ce sens est tout simplement fausse”. Dans une deuxième déclaration, Butler nie à nouveau les allégations à son égard, en évoquant une période où il aurait souffert d’alcoolisme et de dépression, et s’excuse à plusieurs reprises : “Je suis désolé pour la douleur que j’ai causée. Je suis désolé de ne pas avoir mieux saisi l’impact que je peux avoir sur certaines personnes.”
L’enquête menée par le média s’appuie également sur des messages compromettants échangés entre les victimes et le musicien. Les quatre personnes derrière ces accusations évoquent des demandes insistantes, des envois de photos explicites – notamment via SMS et les réseaux sociaux – et des gestes déplacés lors de leurs rencontres. Ces accusations s’inscrivent dans un contexte où l’industrie musicale est secouée par de nombreuses révélations sur les violences sexistes et sexuelles, notamment avec le mouvement #MusicToo.
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