Retour enchanteur d’une des plus belles voix du folk américain. Critique et écoute.
On n’avait que peu parlé ici des précédents albums de l’Américain à barbe-jungle. Mais on avait une bonne excuse : on était trop occupé à les écouter, débordé par ces chansons enchantées, accaparé par ces murmures insistants. Sur The Sparrow and the Crow (2008) ou Gold in the Shadow (2011), on avait retrouvé le chant en strates de velours et de bois flotté que l’on avait appris à aimer chez Sufjan Stevens, sussuré sur des arrangements à la magie moins spectaculaire mais aux ravages identiques (I Don’t Feel It Anymore, The Tide Pulls from the Moon)…
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Fitzsimmons joue donc un genre de folk-music qui aurait grandi en chambre, en bibliothèque, trop fragile pour les champs, trop ermite pour la ville : sa musique reste celle du murmure, de l’impression, de l’évasif. Elle suggère la grandeur sans jamais la mettre en scène, trop humble en effets (l’électronique prometteuse de Fade and Then Return reste aussi timide ici, c’est dommage), trop élégante pour surligner ce que ces comptines graves disent déjà. Disent ? Pour ceux qui savent entendre à travers cette barbe de druide où vivent des serpents, des oiseaux, peut-être même des licornes.
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