Après une soirée passée en compagnie du groupe, on doit se rendre à l’évidence : The Zutons ne se prennent pas au sérieux. Alors, qui qui qui sont les Zutons ? Tout d’abord, un groupe de Liverpool, la ville-cauchemar du journaliste, plongé dans les dédales de la solitude lorsqu’il doit en déchiffrer l’accent impénétrable. Ensuite, […]
Après une soirée passée en compagnie du groupe, on doit se rendre à l’évidence : The Zutons ne se prennent pas au sérieux. Alors, qui qui qui sont les Zutons ? Tout d’abord, un groupe de Liverpool, la ville-cauchemar du journaliste, plongé dans les dédales de la solitude lorsqu’il doit en déchiffrer l’accent impénétrable. Ensuite, un groupe dont la moyenne d’âge laisse penser qu’ils n’ont pas encore eu beaucoup d’occasions de voter. Et d’ailleurs, même s’ils avaient pu, on gage que la plupart ne se seraient pas déplacés, préférant rester boire un verre au pub ou parier sur des courses de lévriers. Peut-être que certains auraient même vomi par terre à la fin de la soirée. Et alors ?
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Depuis le récent engouement pour The Coral, qui a permis aux médias nostalgiques de l’époque des La s de ressortir l’appellation contrôlée « Liverpool », il est devenu difficile pour un groupe originaire de la cité des Fab Four et jouant des guitares de ne pas tout de suite être placé sous le même drapeau. Les Zutons offrent néanmoins une pop moins psychédélique, plus brute et plus funky que celle de leurs « aînés ». The Zutons sonnent un peu comme The Coral. Mais The Zutons sonnent beaucoup comme si The Coral avaient voulu être noirs.
Il y a quelques semaines, dans un club londonien, les canailles ont présenté leur album à une foule franchement heureuse de vivre (dans un pays où la pinte est à trois euros). Abi, seule demoiselle de la troupe, vêtue d’une robe (peut-être la plus courte de l’univers) à empêcher les garçons de dormir, titillait son saxophone tandis que ses quatre confrères exhibaient les rythmes éloquents des morceaux de Who Killed’ The Zutons’ Des cancans ravis de You Will You Won’t aux papotages imparables de Pressure Point, le groupe a ce soir-là commis le plus jouissif des homicides involontaires, causant sans le vouloir le trépas de toutes les fourmis dans les pieds (dans les Clarks) de la salle.
Confirmant une fois de plus l’hégémonie incontestable de l’Angleterre au sein de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pop), les Zutons ont gratifié le public de quelques chansonnettes plus tamisées comme Remember Me, ballade triviale mais imparable pour rouler des « r », puis des pelles aux filles.
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