Une orgie rock US. Petits appétits s’abstenir. Critique et écoute.
S ur un morceau comme Pretty Green, White Denim déploie une énergie blues à rendre vert de jalousie un Jack White. Et il y a au moins autant de styles qui s’entrechoquent dans Corsicana Lemonade, cinquième album des Texans, que de noms de couleurs dans la phrase précédente. Blues, funk, West Coast, rock’n’roll : le territoire musical arpenté est large, et éminemment ricain – White Denim est ici au rock US ce que les Boo Radleys de C’mon Kids ont pu être à la britpop, une machine à concasser les facettes.
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Le truc du groupe pour apprendre à faire tenir tout ça ensemble ? L’école buissonnière. Car il faut avoir séché les cours de bon goût pour oser empiler ces riffs Kravitz, ces arpèges Led Zep et ces rythmes Red Hot dans un album aussi brillant. Au fil de chaque morceau, la voix et le jeu de guitare font le yo-yo entre le gras honteusement roboratif et la sophistication la plus raffinée, la production (parfaite) se chargeant de rendre ce grand huit définitivement euphorisant. Et de révéler petit à petit, derrière les assauts massifs, des mélodies de tout premier choix et des constructions virtuoses.
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