Plusieurs groupes peuvent revendiquer le titre d’ambassadeurs de La Nouvelle-Orléans. Avec les Meters et les Neville Brothers, le Dirty Dozen Brass Band a toute la légitimité voulue pour assumer ce rôle. Depuis trente ans, le groupe maintient la tradition des fanfares locales, reprend à sa sauce gombo les hits du top 40 ou ses propres […]
Plusieurs groupes peuvent revendiquer le titre d’ambassadeurs de La Nouvelle-Orléans. Avec les Meters et les Neville Brothers, le Dirty Dozen Brass Band a toute la légitimité voulue pour assumer ce rôle. Depuis trente ans, le groupe maintient la tradition des fanfares locales, reprend à sa sauce gombo les hits du top 40 ou ses propres compositions pour les faire vrombir sous le lustre de ses cuivres ronflants, sous le joug de son groove décalé et traînant, une autre spécialité de la ville.
Jazz, soul, funk : le Dirty Dozen condense ces histoires en une seule, comme les formations précédemment citées ou comme un Dr. John. Pour dire leur émotion et leur colère face au désastre de l’après-Katrina (plusieurs membres du groupe y ont tout perdu) et faire le constat d’une population livrée à elle-même, les musiciens de la Crescent City ont choisi, trente-cinq ans après sa sortie, de reprendre le message porté par What’s Going on, l’album culte de Marvin Gaye (écrit dans une Amérique traumatisée par la guerre du Vietnam). Chuck D, le leader du groupe rap Public Enemy, Bettye LaVette ou Guru, le meneur du crew new-yorkais Gangstarr : le Dirty Dozen a sélectionné des voix fortes pour porter sa parole de résistance à l’indifférence et à l’inhumanité des autorités après ces événements.
L’interprétation du combo néo-orléanais laisse l’entrain et l’invitation à la danse de côté pour donner corps à une relecture vibrante, empreinte de blues, du chef-d’œuvre du chanteur.
En concert le 3 avril 2007 à Paris (la Cigale) dans le cadre du festival Bose Blue Note Festival