Avec un cinquième album placé sous le signe du rouge, Weezer revient aux affaires plus ouvert et conquérant que jamais et révèle le songwriting d’un Cuomo en grande forme.
Avec cet album « rouge », qui respecte le timing de sept ans entre chaque disque « de couleur » (1994, 2001, 2008), les choses semblent avoir changées. Après un lancement réussi via un clip buzz sur internet (celui du premier single Porks and Beans, qui compile tous les phénomènes vidéos du net), cet album en partie produit par Rick Rubin (Johnny Cash, Beastie Boys, Slayer, Jay-Z) affiche une mine décomplexée qui fait plaisir à voir après deux derniers disques un peu petit bras. Un album à l’entrée tonitruante -le quatuor de départ Troublemaker, The Greatest Man That Ever Lived, Pork & Beans et Heart Songs est tout simplement parfait.
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« Pour la première fois j’ai accepté de m’ouvrir. J’ai demandé aux membres du groupe de faire toutes les propositions possibles. Au final, trois chansons n’ont pas été écrites par moi, ce qui est une première. Tout ça m’a permis d’envisager la musique de façon différente, de me contenter de jouer de la batterie ou du piano sur certains morceaux en écoutant une autre personne chanter. Je me sentais comme un simple ouvrier, c’était parfait », note Cuomo, en grattant une vieille croûte qu’il a sur le genou (et qu’il avouera plus tard s’être faite en jouant au football sur le terrain de la propriété de son ami Robbie Williams).
Ce que révèle surtout cet album rouge, c’est le talent de songwriting incroyable de Cuomo – les chansons écrites par les autres membres du groupe, pas toutes tops, y sont peut-être d’ailleurs un peu pour quelque chose. Ce qui frappe, c’est de voir à quel point Cuomo, dont on connaissait la qualité des textes, semble encore avoir franchi un palier. Le bouleversant titre Heart Songs, pour lequel il rend hommage à tous les artistes (Devo, Iron Maiden, Springsteen, Lennon ou encore Michael Jackson) qui l’ont influencé dans sa vie d’homme et de compositeur, et qui se conclue sur quelques phrases magnifiques offertes à Nevermind et Kurt Cobain est tout simplement une merveille d’écriture. On se dit que Cobain et Cuomo auraient pu, si le premier avait vécu, se tirer une sacrée bourre dans les charts.
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