Carl Hancock Rux, Sondre Lerche, Stanton Warriors, Aesop Rock et Cannibal Ox : aperçu des petites merveilles de l’édition 2001 des Transmusicales, entre deux galette-saucisse. Une sélection de vidéos suivra dans la semaine !
Vendredi soir, à peine arrivé au village des Trans, et arggh, ça commence mal : « Ah, Bobby Conn, non, là, c’est trop tard, vous n’y serez jamais à temps« . Aux oubliettes le concert de rock baroque de la nouvelle crevette vedette américaine (dont l’ami Brunner nous dira, le lendemain le plus grand bien : arggh une deuxième fois !).
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Pour digérer la déception et se requinquer, direction le stand galette-saucisse. C’est gras, dur à avaler, mais voilà de quoi nous tenir en forme pour le restant de la soirée, et pour découvrir du côté du Liberté, vaillant, la petite merveille venue d’Italie, Nicola Conte. Plébiscité par Lemon Jelly et Dee-Jay Punk Rock, qui se sont arraché ses remixes, poussé dans le dos par la doublette Kruder et Dorfmeister, le gars Conte connaît son manuel d’easy-listening sur le bout des doigts. Sautillant sur les ruines de Combustible Edison, notre transalpin, armé d’un séquenceur carbonara et d’une jolie brochette de musiciens, livre une chouette performance bossa qui fait danser les filles comme à Ipanema.
Un antipasto du meilleur goût, racé et bien élevé, qui nous emmène du bon pied vers les Britons de Zéro 7, venus balader sur scène quelques extraits de leur redoutable premier essai, Simple things. Aériens, bardés d’une ribambelle de choristes et d’un groupe bien rôdé, nos laborantins déroulent leurs miniatures mélancoliques, construites quelque part entre le Versailles d’Air et le Bristol de Portishead. Les filles, revenues d’Ipanema, ont leurs petits yeux grands ouverts.
Ça tombe bien, car voilà l’une des jolies surprises de ces Transmusicales 2001 qui déboule devant leurs yeux : Carl Hancock Rux, petit maître du spoken world venu tout droit de New York pour nous laisser goûter à de petites bribes de son splendide Rux review (produit par les Dust Brothers et paru en catimini voilà deux ans). Trimballant sans aucun problème les héritages de Terry Callier, Gil Scott-Heron et Isaac Hayes, le Rux éclabousse ces Trans de toute sa classe, passant haut la main du hip-hop à la soul, bien calé derrière deux choristes de haute volée. De quoi faire pâlir d’envie les deux formations groovy qui lui succèderont, Mo Solid Gold et Breakestra (emmené par le producteur Miles Tackett, repéré dans les sous-bassements du premier album de Macy Gray), qui pourtant se présentaient avec les meilleures intentions. Allez, on n’aura pas plus fort que Rux ce soir, au lit.
Reposé, calé à la galette-saucisse (on y prend goût), c’est vers l’Antipode que l’on se dirigeait samedi après-midi pour aller à la rencontre du petit buzz de ces Transmusicales, Overhead, formation française gavée des productions du label Talkin’ Loud et des disques de la famille Buckley. De Buckley un peu trop d’ailleurs, puisqu’on se sentira presque mal à l’aise à l’écoute de quelques-uns des titres du groupe, ressuscitant étrangement les fantômes de Tim et de Jeff.
Ensorcelés mais un peu gênés, on accueillait alors un petit Norvégien de derrière les fagots, Sondre Lerche, venu promener en Bretagne ses mini-gravures pop venues du froid. Et le gars Lerche, on vous en reparlera. A l’aise, bien calé devant son groupe, ce cousin nordique de Neil Hannon et de Costello sera l’auteur d’une redoutable performance à cheval entre le folk et la power-pop, peut-être l’une des plus séduisante de ce week-end rennais. Séduits mais pas encore repus, on prenait alors la poudre d’escampette pour rejoindre au plus vite le dance-floor du Liberté, où sévissaient les nouvelles coqueluches du garage anglais, Stanton Warriors. Un son énorme, des beats frénétiques, des basses hypnotiques, de quoi vous retourner complètement : grâce à nos guerriers de Stanton, les Trans 2001 prenaient un incroyable coup de pied aux fesses électronique, et partaient en vrille au moment ou nos garagistes surexcités sortaient de leur manchette l’imparable remix du Where’s your head at des joyeux drilles de Basement Jaxx.
Crevés, les pieds en compote, on prenait alors le chemin du Liberté Haut, où se pressaient quelques-unes des plus belles perles rap du moment : les français de La Caution, impeccables et rigolos; et surtout les deux fers de lance du label new-yorkais Def Jux, Aesop Rock et Cannibal Ox, venus faire briller quelques titres de leurs albums jubilatoires devant une salle pleine à craquer. Une salle qui repartira heureuse après le show tonique de ces promesses hip-hop, qui elles aussi figureront tranquillement au Panthéon de cette édition 2001.
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