En 2016, à l’écoute de la voix de la chanteuse Jasmyn Burke, il était évident que ce quatuor énervé et poétique allait marquer les esprits. Un an plus tard, Weaves est de retour avec Wide Open, un album poignant qui confirme les remous déjà créés par cette magnifique tornade sonore. Le disque démarre en trombe, […]
La confirmation d’un quatuor canadien surprenant dont la chanteuse nous laisse sans voix.
En 2016, à l’écoute de la voix de la chanteuse Jasmyn Burke, il était évident que ce quatuor énervé et poétique allait marquer les esprits. Un an plus tard, Weaves est de retour avec Wide Open, un album poignant qui confirme les remous déjà créés par cette magnifique tornade sonore.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Le disque démarre en trombe, avec ses guitares incisives et sa rythmique convulsive. Le titre #53 donne d’ailleurs le ton : la dentelle, Weaves la gardera pour soigner quelques ballades égarées sur la tracklist, comme le sublime morceau-titre qui évoque les troubles romantiques de Deerhoof.
Pour le reste, c’est dans le sang et la sueur que l’album s’étend sur une dizaine de morceaux. Exemple parfait avec Puddle, un guitare-voix qui se transforme en explosion sonore.
“Quand j’ai écrit cet album, je n’ai ressenti ni pression, ni peur”, explique Jasmyn Burke dans la note d’intention qui accompagne le disque. Une puissance qui se ressent sur le bien nommé Motherfucker, sample presque obstiné d’une minute qui répète l’insulte sans interruption.
Bien sûr, il est difficile de ne pas faire le parallèle entre Weaves et Yeah Yeah Yeahs, tant la même fureur imprègne chaque mot, fait vibrer chaque corde vocale et anime la plus discrète des mélodies, exactement comme chez les Américains. Cette rage des grands blessés, à peine relevés mais déjà prêts pour la revanche. Sur la pochette de Wide Open, le groupe apparaît vêtu d’habits somptueux mais totalement calcinés, posant comme si de rien n’était. Et c’est cette détermination qui habite le disque tout du long : transformer le sinistre en tubes rock extatiques et consumés.
Avec ce deuxième album, les Canadiens prennent la voix d’une génération prête à imploser à tout instant, et s’inscrivent sur la longue liste de l’excellente nouvelle scène du pays. Mention spéciale pour Scream, un titre en collaboration avec la chanteuse inuit canadienne Tanya Tagaq, dont chaque murmure lacère le silence, et sur lequel des souvenirs de Kate Bush planent. “On pense qu’il est toujours possible d’apporter un peu de lumière dans la vie des gens”, confie Burke. Plus besoin d’électricité, Weaves la délivre en continu.
{"type":"Banniere-Basse"}