We have sound

Tom Vek a quelque chose du Beck des débuts, ressemblance qui ne tient pas qu’à une simple rime. Même bouille de poupin nourri au lait fraise. Même génie pluri-instrumentiste. Même facilité à virevolter entre les genres, pour se les réapproprier de manière cohérente. Sauf qu’il ne ponctue pas ses morceaux par des hi-han’ mais y inocule une patte électronicienne. Et que ses idoles inconscientes ne se nomment ni Prince ni Dylan, mais plutôt Mark E. Smith (The Fall) ou David Byrne (Talking Heads). Tel Beck, cet Anglais a un petit vélo très brillant dans la tête, qui plane à 1 000 km/h au-dessus de la planète rock (au sens XXL du terme). Il faut dire que ce blondinet de 24 balais élevé aux Smashing Pumpkins et Pearl Jam (mouais) puis Soul Coughing et l’écurie Warp (ouf, on y vient), a été aidé dans la vie. Son père avait un garage et un cousin, Tim « Love » Lee (dénicheur de Groove Armada).

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We Have Sound réinterprète en dix plages les trois dernières décennies. Pour entrer dans ce premier album enthousiasmant : C-C (You Set the Fire in Me). Du garage (comme quoi ) pur jus avec batterie artisanale et orgue désuet sur lequel le prodige a distillé une gentille dose electro. Bien vu’ Le reste l’est tout autant. Du post-punk endiablé grâce aux machines à beats (I Ain’t Saying My Goodbyes). Ainsi que l’incroyable A Little Word in Your Ear qui ressuscite l’énergie des Talking Heads, mais aussi If I Had Changed My Mind, où le timbre vocodé de Vek halète sans jamais exploser. Quand On the Road orchestre une jolie partouze entre dub et new wave, Nothing but Green Lights se fait la réplique idéale du Hip Priest de The Fall. D’aucuns disent que Tom Vek est meilleur en live que sur disque. On a hâte d’y être. En forme, pour danser