Un premier album vaste et miraculeux, où l’electro se mêle intimement à la pop.
James Chapman est allé enregistrer une seconde partie de ce fort bien nommé We Can Create, album arrivant quelques mois après une compilation des trois premiers singles, bien au-delà des côtes anglaises, par-delà les icebergs et la mer, dans les grands et sauvages paysages de l’Islande, terre du producteur Valgeir Sigurdsson, collaborateur d’artistes locaux comme Björk, Sigur Rós ou Múm. Si tant est qu’on puisse écouter des paysages, alors tant pis pour le cliché : c’est la grandeur des panoramas islandais qu’on croit entendre dans les longs morceaux de Maps, des titres qui invoquent les éléments, envahissent l’espace et s’étendent jusqu’à occuper toute la place, dans la tête, le cœur et les pieds.
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So Low, So High, s’intitule le morceau d’ouverture, et le titre à lui seul raconte parfaitement le dénivelé de l’album qu’il introduit, un disque ample et honorable pour ce qu’il réussit l’exploit d’enchaîner un paquet de crescendos sans pour autant jamais déchoir. La musique de Maps, et c’est un compliment, est de celles qu’on verrait bien accompagner des images de sportifs au ralenti, qu’on imagine porteuses de chance, qu’on n’envisage qu’associées à des records ou des performances. De It Will Find You à Back & Forth, Maps évoque les œuvres de Primal Scream, mais le Primal Scream de l’époque où la bande à Bobby s’adonnait à l’electro et pactisait avec le diable, voire les albums de The Beta Band, pour cette façon de proposer, sans l’arrogance et le toutim habituels, de grandes variations de psychédélisme briton.
En verlan, Maps se dit Spam, comme ces courriers qui souvent s’échouent dans des sous-dossiers de nos boîtes de réception et qu’on appelle indésirables. On continuera donc à lire le nom du projet terrassant de cet Anglais de gauche à droite, tant il y a de désir, d’appétit et de songes dans ces chansons à écouter seul, allongé et les yeux en l’air. Le ciel dans une chambre comme si ce plafond n’existait plus’, chantait Carla Bruni sur son premier album. Peut-être avait-elle James Chapman comme voisin du dessus.
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