Si Valérie Leclercq, alias Half Asleep, était un animal, elle serait probablement une phalène ou une luciole : un de ces fantômes graciles qui, dans le désert des nuits, tiennent compagnie aux hommes restés en rade sur les rives du sommeil. Cette jeune Belge, qu’on découvre à l’occasion de son troisième album, est un peu […]
Si Valérie Leclercq, alias Half Asleep, était un animal, elle serait probablement une phalène ou une luciole : un de ces fantômes graciles qui, dans le désert des nuits, tiennent compagnie aux hommes restés en rade sur les rives du sommeil.
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Cette jeune Belge, qu’on découvre à l’occasion de son troisième album, est un peu plus qu’une musicienne et une chanteuse : c’est une présence aussi forte que flottante, qui prend peu à peu possession de l’âme de l’auditeur. Entre folk déraciné, songwriting impressionniste et mélodie classique revisitée, (We Are Now) Seated in Profile, lui, est un peu plus qu’un disque : c’est un univers entier dont Leclercq, derrière son piano, sa guitare, sa basse ou sa batterie, plante le décor d’une plume charbonneuse, comme trempée dans l’encre des soirs. Un théâtre d’ombres où sa voix, à la pâleur expressive digne d’une Nico ou d’une Julie Doiron, se meut dans un environnement pris par le givre, et pourtant grouillant de vie ? on entend ainsi le brame désolé d’un trombone, les larmes de cristal d’un glockenspiel, le chuintement lointain d’un mélodica, le souffle du silence.
Certes, ce disque n’est pas une partie de rigolade. Mais les inventions d’écriture, les richesses instrumentales et les belles combinaisons sonores qu’il recèle montrent que la mélancolie, ici, n’est pas qu’un parfum à la mode ; c’est un langage élaboré, un filtre sensible à travers lequel Valérie Leclercq réussit à réenchanter le réel.
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