Albert de Monaco pourra en témoigner : il est des successions difficiles. Sorti en 2000 sur le label Playhouse, l’album Rest d’Isolée (Rajko Müller, un Allemand de 30 ans dont c’était le coup d’essai) s’était vite révélé être un disque majeur qui, en plus de dépasser ses contemporains, s’imposait comme un acte fondateur de la […]
Albert de Monaco pourra en témoigner : il est des successions difficiles. Sorti en 2000 sur le label Playhouse, l’album Rest d’Isolée (Rajko Müller, un Allemand de 30 ans dont c’était le coup d’essai) s’était vite révélé être un disque majeur qui, en plus de dépasser ses contemporains, s’imposait comme un acte fondateur de la house du XXIe siècle : une musique ambitieuse, affranchie du dance-floor, télescopant avec une élégance infinie des influences dub et techno, à l’image de Beau mot plage ? son titre le plus connu.
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De quoi se sentir bien seul sur son rocher à l’heure de s’atteler au deuxième album, attendu comme le messie par toute la planète électronique. « J’ai tout d’un coup eu la sensation qu’il y avait quelqu’un qui regardait ce que je faisais, explique timidement Isolée. Ça m a d’abord irrité dans ma manière de créer, puis j’ai pris du recul. » Cinq ans plus tard, Isolée refait surface, serein, avec We Are Monster, un travail radicalement différent et déboussolant. Plus downtempo, avec une noirceur qu’on ne lui connaissait pas, le disque multiplie les références pop, rock et même surf (Schrapnell) comme autant d’alternatives à un son minimal en plein essoufflement.
Et puis à force de s’y frotter, de s’y heurter, on finit par avoir envie de se blottir et de disparaître dans ce monstre aux textures denses et fascinantes, à la production de haut vol, aux voix robotiques et bouleversantes. Les puristes le trouveront sans doute moins important ou révolutionnaire que Rest ? et ils auront raison. A tous les autres, pour qui ces questions sont accessoires, on ne peut que conseiller de se jeter la tête la première dans ces bras-là.
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