Le “hitmaker” autoproclamé de Philadelphie se fait voyageur immobile sur un album splendide, enregistré à domicile.
“J’ai lu beaucoup de livres sur les Rolling Stones. Ils étaient tout le temps sur la route, observait Kurt Vile dans ces colonnes à l’automne 2018. C’est comme cela que je conçois la vie d’un musicien, c’est la seule vraie façon de rester connecté à la musique, parce que c’est purement organique.”
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On serait curieux·ieuses de savoir ce que l’Américain aurait à redire sous le (contre) coup de tous ces mois de sédentarisation pour cause de pandémie globalisée. (Watch My Moves), mis en boîte en isolement forcé, offre un début de réponse, tant il permet au songwriter de soigner ses morceaux fleuves et de se reconnecter à ses racines musicales en retrouvant, comme à ses débuts, le chemin d’un home studio.
Et l’immobilité devient mouvement
Après avoir enchaîné les tournées depuis plus d’une dizaine d’années, composé sans cesse sur la route et enregistré une multitude d’albums aux quatre coins des États-Unis, Kurt Vile s’est donc vu contraint de reprendre une vie ordinaire et casanière, tout en poursuivant le travail dans sa maison des environs de Philly, entre phases de réflexion et d’écoute de Sun Ra (James Stewart, saxophoniste du Sun Ra Arkestra, apparaît sur le morceau d’ouverture), de sessions d’enregistrement en caleçon – les paroles de Flyin (like a Fast Train) peuvent en témoigner – et de promenades familiales dans les bois. Sur (Watch My Moves), Kurt Vile impose son rythme et ses humeurs.
Il en ressort un disque contemplatif aux allures de voyage mental. Et l’immobilité devient mouvement.
(Watch My Moves) (Verve/Virgin Records/Universal). Sorti depuis le 15 avril.
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