Il n’y a pas si longtemps, la parution d’un nouvel album de Green Day faisait encore grand bruit. Décibels et hystérie collective confondus. Aujourd’hui, une fois retombé le soufflet du néo-punk californien, c’est dans l’indifférence que le trio de Berkeley publie les épisodes d’une aventure rentrée dans le rang. Et pourtant… Comme pour mettre en […]
Il n’y a pas si longtemps, la parution d’un nouvel album de Green Day faisait encore grand bruit. Décibels et hystérie collective confondus. Aujourd’hui, une fois retombé le soufflet du néo-punk californien, c’est dans l’indifférence que le trio de Berkeley publie les épisodes d’une aventure rentrée dans le rang. Et pourtant… Comme pour mettre en adéquation son statut et sa musique, le groupe de Billie Joe Armstrong enregistre désormais des disques aussi discrets qu’intéressants, aussi timides qu’aboutis. En lieu et place du gentil power-rock mélodique, épidermique et insouciant d’hier, se décline une version plus mature d’une pop lettrée et repeignée. La digestion des préceptes anglais des seventies terminée, c’est maintenant sur les chemins pavés d’or du rock’n’roll américain que Green Day continue sa course. De Bob Dylan aux Real Kids, des Shoes aux Nerves, se dessine une nouvelle donne tout à fait respectable. Si le précédent Nimrod en 1997 avait montré
la voie, les douze titres du présent Warning entérinent un passage réussi à l’âge adulte : à Misery ou Macy’s day parade, l’avènement de guitares acoustiques parfaitement domptées, à Warning ou Castaway, les effets vitaminés du séculaire boomerang transatlantique (en VO : British Boom). Si les refrains sucrés mais équilibrés, réminiscences guillerettes des Dookie (1994) ou Insomniac (1995), scellent un lien entre passé et présent, plus rien d’autre ne cloue ces ex-gavroches du punk US au pilori des éternels ados. Eux y perdent sans doute en espèces sonnantes et trébuchantes, mais nous gagnons un disque (leur sixième) probe et plein de saveurs plus longues en bouche. Comme des Plimsouls de l’East Bay, voire comme des Small Faces bonsaïs, Green Day s’extirpe du peloton des Blink 182 et consorts, sans user des anabolisants heavy façon Offspring, pour une échappée belle et solitaire que l’on attendait pas vraiment. La société de consommation, avec ses greniers emplis de jouets encore pleins de ressources, a parfois du bon.
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