Sous nos latitudes, la pop s’est longtemps résumée à une leçon trop bien apprise par d’aimables (re)faiseurs, calés au premier rang en élèves bien sages, raie marquée, tête pleine. Seuls les plus malins ? heureusement, ils se multiplient ? échappent à la malédiction. Toutes bonnes leçons brûlées, les Normands de Tahiti 80 ont su dès […]
Sous nos latitudes, la pop s’est longtemps résumée à une leçon trop bien apprise par d’aimables (re)faiseurs, calés au premier rang en élèves bien sages, raie marquée, tête pleine. Seuls les plus malins ? heureusement, ils se multiplient ? échappent à la malédiction.
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Toutes bonnes leçons brûlées, les Normands de Tahiti 80 ont su dès leur premier album, Puzzle, étaler à la face du monde ? en particulier des Japonais, fins connaisseurs en orfèvrerie pop ? leur talent mélodique. Avec un Wallpaper for the Soul d’une maturité et d’un toupet étonnants, ils prouvent une vraie maîtrise, personnelle et originale, des arabesques colorées et des constructions complexes. Magnifiquement arrangé, par Richard Hewson notamment ? les Beatles ou Nick Drake, quand même ?, l’album s’ouvre sur une pluie vertigineuse de violons cinématographiques, répondant à une drum’n’bass ronde et délicate. Morceau sublime ? et parfaite plongée dans l’univers musical du groupe, plus complexe qu’il n’y paraît : une fine pop contaminée par une touche de soul et d’electro gracile.
Que ce soit avec des chansons comme 1.000 Times, indécollable ritournelle, ou The Other Side, construction profonde et prenante, le groupe affirme sa haine des lignes droites, privilégiant les cassures, les chicanes, les ruptures à la Boo Radleys. Sous la gentillesse marquée de l’incroyable Fun Fair ou d’Open Book se cachent de troublants mille-feuilles mélodiques, une crème renversante. Les amateurs de sucreries poivrées n’hésiteront pas à émigrer sous les cieux bleus de ce doux papier, peint à la main par Tahiti 80.
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