Leur précédent album était disque de l’année 93 pour beaucoup. Son successeur est à la hauteur. A propos de réveil, celui des Boo Radleys pourrait s’avérer inconfortable. Oser aligner, en ces temps de surenchère bruitiste, un simple et court album de pop-songs, qui plus est après l’aventureux et fleuve Giant steps, voilà qui […]
Leur précédent album était disque de l’année 93 pour beaucoup. Son successeur est à la hauteur.
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A propos de réveil, celui des Boo Radleys pourrait s’avérer inconfortable. Oser aligner, en ces temps de surenchère bruitiste, un simple et court album de pop-songs, qui plus est après l’aventureux et fleuve Giant steps, voilà qui ne manquera pas de consterner ceux qui voyaient déjà en eux d’infatigables expérimentateurs. La sagesse, bizarrement, aurait recommandé un Giant steps bis, oeuvre labooratoire, débordante d’effets et synonyme à coup sûr sinon d’un pas en arrière d’un dommageable enlisement. Plus réalistes moins prétentieux ? que les Stone Roses, les Boo Radleys ont préféré s’extraire eux-mêmes de l’infernale spirale avant qu’elle ne les rejette pour laisser place à plus neuf. Un pas de côté, genre contournement d’obstacle, plutôt qu’un prévisible gadin dans le vide. Un Revolver solidement chargé au lieu d’un Sergeant Pepper en retraite. La pire des absurdités consisterait donc à comparer Giant steps et Wake up!, que tout sépare, mais dont la parfaite complémentarité témoigne de l’intelligence, si souvent soupçonnée, dont fait preuve le dernier grand groupe de Liverpool. Sur le premier des deux, les Boo Radleys étaient vaillamment descendus à la mine, munis de casques à lampe et de foreuses, avaient déniché de somptueuses carrières mais aussi pas mal de cul-de-sac, victimes sur la longueur de cette léthargie qui guette tout plongeur en grands fonds. Aux cris de « deboo feignasses ! », ils reviennent cette fois, lavés et rasés de frais, dévoiler leur butin : douze pépites outrageusement mélodiques, débarrassées de toutes les disgrâces, éblouissantes comme ces trésors ramenés intacts du fond des âges par les héros de Stevenson. Le single Wake up Boo!, avec ses cuivres Northern soul fiers comme des Mods en virée, entraîne dans sa fabuleuse dynamique une série de hits sautillants quasi ininterrompue et dont certains Reaching out from here sonnent déjà comme des classiques. Quant à Wilder, final somptueux, il préfigure sûrement leur Abbey Road, prochaine étape désormais obligatoire.
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