Trois disques tournent inlassablement en boucle sur nos platines ce mois-ci. Ils sont signés Baxter Dury, King Krule, et Squid, tous trois disponibles à la FNAC.
![](https://lesinrocks.web-staging.com/wp-content/thumbnails/uploads/2023/06/Capture-decran-2023-07-24-152122-t-613x334.jpg)
Baxter Dury I Thought I Was Better Than You(Heavenly/PIAS)
I Thought I Was Better Than You est ainsi bien plus qu’un simple nouvel album de Baxter Dury. C’est le témoignage sincère, malin d’un homme en paix avec lui-même, conscient de son héritage (Kosmo, son fils, est présent à l’écriture) et de ses contradictions, mais décidé à ne pas tomber dans la pose, l’introspection calculée. Pour cela, Baxter Dury a trouvé la parade : à l’heure où de nombreux·ses artistes occupent l’espace, lui choisit le retrait, l’effacement, quitte à ne chantonner parfois que quelques mots, pour laisser briller d’autres voix, essentiellement féminines (Eska, JGrrey et Madelaine Hart).
Lire ici notre chronique :
King Krule Space Heavy (XL Recordings/Wagram)
Comme toujours chez King Krule, la cause est avant tout une question d’espace. Pas seulement l’espace fantasmé avec ses lunes et ses étoiles ou ces espaces urbains, à l’image d’un Londres tentaculaire et désolé souvent évoqué dans les textes, voire cet espace mental, constamment persécuté, mais aussi ces espaces invisibles qui séparent les individus, ces intervalles pesants, parfois minimes, souvent béants, où peuvent s’immiscer les sentiments conflictuels.Avec ses touches d’électronique enveloppante, ses cordes et cuivres en suspension, ses guitares aussi brutes que noyées dans la reverb, Space Heavy déploie à la place une masse sonique qui dépasse les cadres. L’œuvre de King Krule semble alors n’avoir jamais subi l’effet de la gravité. Sa beauté s’étend jusqu’à s’entendre dans l’infiniment grand.
Lire ici notre chronique :
Squid O Monolith
On pense aussi à Radiohead, ses pulsations et manipulations instrumentales (l’incendiaire The Blades), Robet Wyatt pour la liberté formelle et le versant jazz, ou Pink Floyd avec ces chœurs singuliers, comme piochés sur Atom Heart Mother et l’exception française Magma, pour cette furieuse envie de rock prog et de messes Zeuhl (la superbe Siphon Song et l’étonnant morceau final). À l’image des mégalithes légendaires du Wiltshire ou des mystérieux blocs noirs filmés à travers les âges par Stanley Kubrick, O Monolith se révèle en objet mystique et magnétique. Et comme toute théorie métaphysique, il fascine autant qu’il interroge. Bienvenue dans la quatrième dimension.
Lire ici notre chronique :