Après le somptueux premier volume en forme de panorama express de la grande époque de libération de la musique éthiopienne du tournant des années 70, ce nouveau disque sous-titré “azmaris urbains des années 90” plonge résolument cette fois au cœur de l’Ethiopie contemporaine. Après une période de glaciation de dix-huit années, la chute de la […]
Après le somptueux premier volume en forme de panorama express de la grande époque de libération de la musique éthiopienne du tournant des années 70, ce nouveau disque sous-titré « azmaris urbains des années 90 » plonge résolument cette fois au cœur de l’Ethiopie contemporaine. Après une période de glaciation de dix-huit années, la chute de la dictature en mai 91 a donné le signal d’un grand renouveau pour les musiques éthiopiennes. On vit soudain refleurir les azmaribèts, ces cabarets populaires où dans des atmosphères alcoolisées surchauffées sévissent ceux qui les animent, les azmaris, à l’origine ménestrels itinérants peu à peu fixés à Addis Abeba où ils contribuèrent à l’émergence d’un nouveau genre musical spécifique, le bolel, métissage inédit de tradition et de culture urbaine. C’est de cette résurgence de la vie musicale que rend compte Tétachawèt : on y trouve pêle-mêle des orchestres de danse comme le Tchista Band reprenant les grands succès de ces quarante dernières années, de jeunes chanteuses hérétiques comme Tigist Assèfa, évoquant effrontément le désir et la pornographie, de jeunes azmaris talentueux comme Adanèh Teka ou Admassou Abatè, renouvelant la tradition, mais aussi des joueurs de masingo (vielle à une corde frottée par un archet) ou de krar, instruments traditionnels typiques éthiopiens ? en un mot toutes les dimensions d’un art éclectique enfin libéré.
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