La chanson « Happy Birthday » est enfin tombée dans le domaine public.
Bonne nouvelle: la chanson Happy Birthday (mais si : « happy birthday to you, happy birthday to you, happy birthday to you dear…happy birthday to youuuu ») peut désormais être interprétée par n’importe qui, n’importe quand, à n’importe quelle occasion, et gratuitement. C’est ce qui s’appelle la liberté.
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Le tribunal fédéral de Los Angeles a jugé mardi 22 septembre que Warner/Chappell- une des branches de Warner Music- n’avait pas le droit de percevoir des droits sur le morceau. Ce qu’ils faisaient pourtant depuis 1988, date à laquelle l’entreprise avait racheté Birch Tree Group, le successeur de Clayton F. Summy Company, qui détenait les droits de la chanson depuis 1935.
Quiconque interprétait la fameuse chanson avec les paroles dans une démarche commerciale ou dans un cadre entrepreneurial devait donc reverser des royalties à Warner/Chappell. Or, selon le tribunal, la compagnie ne détenait que certains arrangements au piano, et non le morceau dans son intégralité. Warner perd donc une sacrée manne financière, puisque les royalties s’élevaient en moyenne à 2 millions de dollars par an.
Si plusieurs réalisateurs poursuivaient Warner/Chappell dans cette affaire, c’est la réalisatrice Jennifer Nelson qui avait décidé de trainer la société en justice après s’être vue réclamer 1500 dollars pour utiliser le morceau dans un documentaire consacré, comble de l’ironie, aux deux soeurs qui en seraient à l’origine.
Malgré cette décision de justice, les droits de Happy Birthday pourraient toujours appartenir à quelqu’un, a estimé Robert Brauneis, un professeur de droits de l’université George Washington interrogé par le Los Angeles Times : « Si les soeurs Hill n’ont pas filé les droits à Summy Company, quelqu’un les détient-il ? »
D’où vient ce Happy Birthday?
Deux soeurs, Patty et Mildred Hill, respectivement âgées de 24 et 30 ans, seraient à l’origine du morceau. En 1893, Patty, institutrice de profession à Louisville (Kentucky), aurait demandé à Mildred, pianiste, de l’aider à composer une chanson pour accueillir les enfants en classe le matin. Baptisée « Good Morning To All », elle n’a à l’origine aucun rapport avec une quelconque célébration d’anniversaire, et se compose des paroles : « Good morning to all, Good morning to all, good morning dear children, Good morning to all. » L’air, lui, serait le même. En 1894, les deux soeurs intègrent le morceau à un ouvrage intitulé Song Stories for the Kindergarten, publié par Clayton F. Summy Publishing Company, qui en détient les droits.
Mais là réside toute la subtilité : en 1935, Summy Co., déjà détentrice de la mélodie composée par les soeurs Hill, dépose les paroles du Happy Birthday que l’on connaît, qui est né entre temps dont ne sait où. Reste que la société ne possède pas le morceau dans son intégralité, c’est-à-dire les paroles chantées sur la mélodie.
Il n’empêche qu’à partir de 1935, le morceau connaît un succès grandissant. S’il est massacré aux goûters d’anniversaire en famille, il est sublimé par Marilyn Monroe en 1962 pour les 45 ans du président Kennedy.
http://www.youtube.com/watch?v=EqolSvoWNck
Un an plus tard, il se retrouve au coeur d’une scène-culte des Tontons Flingueurs, qu’au moins l’un de vos amis Facebook vous poste à chaque anniversaire en pensant avoir dégoté une pépite (désolé de te décevoir, toi, l’ami Facebook, qui nous lit):
http://www.youtube.com/watch?v=CxdBT9IJf_s
Il fait une apparition furtive dans le mythique Rocky Horror Picture Show, en 1975:
http://www.youtube.com/watch?t=15&v=7YjBImELgOY
En 1980, c’est Stevie Wonder qui en livre une version kitsch :
Il est interprété par les Ramones pour un épisode-culte des Simpsons:
Mais ses apparitions se sont faites rares puisqu’il n’était jusqu’à présent pas libre de droits…
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