Sans tapage mais avec brio, l’Américaine continue sa discrète épopée folk.
Les règles du succès sont parfois mystérieuses : quand Cat Power pourrait remplir l’Olympia trois fois par an, Fryda Hyvönen doit se contenter de la Boule Noire, et Laura Marling, pourtant auteur d’un sublime album folk l’an passé, a fait un flop en France. Si l’avenir d’Emily Jane White, chanteuse folk californienne découverte en 2008 avec Dark Undercoat, reste donc incertain, ses qualités d’auteur et d’interprète ne sont plus à prouver. Car là où son prédécesseur déballait une facette plutôt sage de l’artiste, ce Victorian America voit la demoiselle mettre sa voix au service d’une noirceur élégante et d’arrangements plus complexes.
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De l’inaugural Baby à Liza, Emily Jane White se promène ainsi quelque part entre les sauvageries d’une PJ Harvey et le naturel d’une Alela Diane : sa musique est bio, organique et physique – sur la pochette du disque, on la voit notamment étendue sur des écorces d’arbre. Racontant des histoires de fantômes (Never Dead, plus beau morceau du disque), la chanteuse compose la bande originale raffinée de l’automne – il sera doux.
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