Les Nantais de C2C ont raflé, hier, les quatre Victoires pour lesquelles ils étaient nommés. Lou Doillon, Dominique A, Skip The Use ont aussi été récompensés. Retour sur un palmarès, très « jeune ».
« Turntablism » : le mot est sur toutes les lèvres depuis le sacre de C2C hier aux Victoires de la musique. Les « turntablists » nantais – des DJs sur platines vinyles, qui créent leurs propres sons avant de les sampler – ont raflé les quatre Victoires pour lesquelles ils étaient nommés: révélation du public, révélation scène, vidéo clip et album de musiques électroniques pour Tetra, sorti en septembre dernier. « L’album s’appelle « Tetra », ça veut dire quatre, c’est un signe. Quatre, notre porte bonheur » a déclaré Pfel, un des quatre scratcheurs du groupe. L’occasion de réécouter leur désormais célèbre tube Down The Road, perle de scratch funky et pop sous perfusion électro, à l’image de leur album, qui enchaîne les grands écarts.
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Lou Doillon a remporté la Victoire de l’interprète féminine de l’année, devant La Grande Sophie, Céline Dion (erreur de casting ?) et Françoise Hardy, pour son premier album, Places, parrainé par Etienne Daho. L’actrice, mannequin, « fille de », et désormais chanteuse, a lancé un touchant « Mum, I got it » à sa mère, Jane Birkin, qui était en duplex de Monaco, qui a, à son tour, lâché un « elle a un tel talent d’écrivain« , devant sa fille visiblement émue.
http://www.youtube.com/watch?v=MCd4ZsTbNYI
Côté mec, c’est Dominique A qui a raflé la mise avec la Victoire de l’interprète masculin de l’année. Le chanteur – qui a apporté son soutien aux salariés de Virgin, dont certains distribuaient des tracts à l’entrée du Zénith- a notamment déclaré à l’AFP : « pendant vingt ans, j’ai pensé que j’étais un looser. On me récompense sur la durée, pour une carrière en marge. Je suis aimé par peu de gens pour le moment, mais ils me donnent beaucoup d’amour« . Plus tard, il a lâché, un poil abrupte, au Figaro :
« Le regard sur moi va changer. Il va s’ajuster. Enfin, je ne vais plus être être le chanteur discret, connu et en même temps inconnu. On va arrêter de me seriner avec le chef de fil du courant minimaliste de la chanson française. Cela va vraiment me faire des vacances… »
De Skip The Use au Mali
Le trophée de l’album rock de l’année a été décerné à Skip The Use. Après avoir écumé les bars pendant près de dix ans avec leur formation punk, Carving, les Lillois ont bifurqué vers un rock multicolore mâtiné d’électro, de funk et de pop, hanté par leurs cousins britanniques Bloc Party.
Autre groupe de « rock » récompensé hier : Shaka Ponk, qui a remporté la Victoire du spectacle musical de l’année. La Victoire de l’album des « musiques urbaines » (comprendre : le rap) a, quant à elle, été décernée à Oxmo Puccino pour son Roi sans carrosse, laissant Tal, Sexion d’Assaut et Disiz le bec dans l’eau.
Un coup de projecteur a été mis sur le Mali lorsque le chanteur et ministre de la Culture sénégalais Youssou N’Dour est venu remettre la Victoire de l’album des musiques du monde de l’année aux Maliens Amadou et Mariam. « Je suis fier que le Mali soit honoré ce soir. Surtout en ce moment où le monde entier reconnaît cette source de la musique du monde qui vient du Mali. Ce soir, nous sommes tous Maliens », a-t-il déclaré.
Enfin, Camille (pieds nus…), qui a déjà remporté deux Victoires en 2006, est repartie avec la Victoire de la chanson originale de l’année pour Allez, allez, allez, qu’elle a notamment chanté lors de son concert exceptionnel à l’Olympia (baptisé « Ilo Lympia ») en octobre dernier :
http://www.dailymotion.com/video/xx6z9h_camille-allez-allez-allez-live-a-l-olympia_music
Qui est reparti bredouille ?
Qui dit gagnants dit perdants. Rover et sa superbe voix/gueule d’ange, Barbara Carlotti (et sa pourtant très belle – et très mélancolique – L’amour, l’argent, le vent) ainsi que Lescop, nommé dans la catégorie Chanson originale de l’année avec l’entêtant La Forêt sont (très injustement) repartis les mains vides. Tout comme, entre autres, Benjamin Biolay (pourtant nommé dans deux catégories), M, qui a interprété avec énergie et folie son nouveau tube Mojo, Françoise Hardy, les BB Brunes et leur plus pop que rock Long Courrier et Orelsan, dont l’affreuse interprétation, torse nu et entouré de danseuses hystériques et très court-vêtues, du Chant des sirènes nous a laissé… pantois.
http://www.youtube.com/watch?v=2QAdHsHg7XU
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