David Bowie a donné deux grandes interviews aux Inrocks, en 1993 et, en 1997, l’occasion de ses 50 ans. Verbatim-florilège.
“Je viens d’une petite famille typique de la classe ouvrière, avec sa vie rangée et monotone. Rien de magique, rien de brillant. J’ai su que cette vie n’était pas pour moi à 8 ans, lorsque j’ai entendu Little Richard. Là, c’est le déclic, la cassure. Dès lors, j’ai été certain que ma vie ne finirait pas dans ma banlieue sud de Londres.”
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“Vers 12 ans, je rêvais d’être seul et incompris. En réalité, je crois que je n’étais rien de tout ça, juste un jeune homme très nombriliste et horriblement vaniteux. Typiquement adolescent.”
“Je suis si superficiel… Seul l’art a fini par avoir raison de ma paresse, de mon manque total d’implication.”
“J’ai compris très jeune que ce qui était fondamental pour la société venait toujours de sa périphérie. Tout ce qu’aspire le mainstream se dissout, se vide de son sens, devient inutile.”
“J’étais invisible, personne ne me voyait. Jusqu’au jour où j’ai teint mes cheveux en rouge. Là, pour la première fois, on m’a remarqué ! C’était en 1971, pendant l’enregistrement de Ziggy Stardust.”
“Je ne me souviens même plus pourquoi j’ai commencé à écrire des chansons.”
“Si j’aime un artiste, je tiens à le faire partager. J’ai fait ça avec Lou Reed, avec Iggy Pop. J’étais très connu et, comme on m’écoutait, j’en ai profité pour les aider.”
“Je me suis créé un double pour me débarrasser de mes névroses, de ma paranoïa, de ma timidité, de mes inhibitions. Un sale monstre.”
“Mon ego me disait que j’avais quelque chose d’important à offrir au monde. J’ai passé mon enfance à me dire : ‘Je suis un grand artiste, je mérite la reconnaissance’.”
“Je n’ai jamais eu le moindre doute quant à ma réussite. Je savais que je deviendrais célèbre, je me suis préparé à cette vie très jeune. De l’extérieur, je n’étais qu’un type effrayé et timide. Mais au fond de moi, l’assurance était phénoménale.”
“J’ai toujours eu besoin de musique, cette fidèle compagne. Je veux tout savoir, je suis comme un gosse.”
“Je ne supporte pas de traîner avec des gens qui considèrent que le sommet de leur vie est derrière eux, vingt ans plus tôt. Je ne veux pas entendre ‘Tu te souviens comment c’était à l’époque’, ça sous-entend qu’on s’est arrêté de vivre à cette date précise.”
“Chaque jour, je trouve une nouvelle source d’émerveillement. C’est fou ce que j’aime la vie !”
“La musique est le sang de ma vie.”
“Au sens le plus pur du terme, je suis un avant-gardiste. J’aime observer la façon dont avancent la société et la culture.”
“C’est quand j’ai écrit sans réfléchir au public que j’ai fait mes meilleurs disques.”
“On fait aujourd’hui tout un plat de Ziggy, mais ce n’était pas grand-chose.”
“Je suis dans un état assez miraculeux. Autour de moi, ce sont les gens qui ont mené la vie la plus dissolue, la plus dangereuse, la plus excessive qui sont aujourd’hui le plus en forme.”
propos compilés par Maxime de Abreu
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