Si la grâce très insolente qu’affiche Catherine Ringer nous prédisait un retour en beauté, elle ne préparait pas vraiment à un tel assaut en légitimité. Les Rita ont passé assez de caps (la cinquantaine, la maladie), traversé assez de déserts (les années 90) pour souhaiter désormais se poser en repère. C’est donc par un retour […]
Si la grâce très insolente qu’affiche Catherine Ringer nous prédisait un retour en beauté, elle ne préparait pas vraiment à un tel assaut en légitimité. Les Rita ont passé assez de caps (la cinquantaine, la maladie), traversé assez de déserts (les années 90) pour souhaiter désormais se poser en repère.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est donc par un retour au classicisme que se fait la mise au point, par une pop millésimée et un rock seventies, avec guitares ricaines et batterie binaire, longtemps le plus sûr moyen de purger la médiocrité ici-bas. Chichin et le producteur Mark Plati (Bowie, Louise Attaque) ont œuvré pour que règne une certaine jubilation analogique, qui souvent confine au réglage de carburateurs par deux fans de vieilles cylindrées (Springsteen, Costello, Tom Petty, Neil Young ). Cela ne nous conduisant pas nécessairement sur les sentiers battus ni dans le middle of the road.
Ce retour au territoire des origines trouve son écho dans les textes de Ringer lorsqu’elle évoque Paris (L’Ami ennemi, Ma vieille ville), chante la fidélité (Même si) ou roucoule, sensuelle des entrailles au chignon, l’amour toujours (Rêverie, Soir de peine).
Certains parleront d’un symptôme bien connu chez les gens de leur âge, qui d’avoir pratiqué exhibitionnisme et échangisme musical à tout-va dans leur jeunesse reviennent un jour ou l’autre aux valeurs romantiques et à la vraie musique jouée avec de vrais instruments.
Certes, ce vœu de restauration va jusqu’à l’hommage un peu mode à Marie-Antoinette (Bad Luck Queen) et leur poussée académique les conduit à quelques lourdeurs et fautes de goût, tel cet affreux saxophone à la Gerry Rafferty qui gâche Ding Ding Dong. Mais à dire vrai, ça n’a pas d’importance. Les Rita sont là et bien là, avec un disque hors et dans l’air du temps, ancré et libre, avec des chansons mordantes et une chanteuse rayonnante comme jamais. Et comme le disait la comptine de notre enfance : Maman est en haut et wallou qu’elle est bonne ! Papa est en bas et la vache, ça tamponne !?
{"type":"Banniere-Basse"}