Le compositeur, MC, rappeur et jazzman anglais de haut vol cultive brillamment l’art de la variation.
Sur l’avant-propos Foreword, des rythmiques s’entrelacent quelques secondes avant que les cuivres ne prennent le relais. Deux titres plus loin, elles mettent en relief le timbre soul de la bassiste Kaya Thomas-Dyke, fidèle complice du prodige jazz Alfa Mist. Né dans la banlieue est de Londres, ce dernier s’est frayé depuis 2015 un chemin dans un territoire sonore hybride parfois accidenté, souvent résolument alternatif et mémorable.
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En effet, Mist sait que les mots sont précieux lorsqu’il s’agit de rapper : Borderline reflète les questionnements d’un artiste qui, s’il ne s’est jamais trop éloigné de la marge, cherche avant tout à (sur)vivre grâce à ses compositions.
On en sort comme d’un rêve
Alors qu’il vient d’entrer dans la trentaine, il a passé la moitié de son existence à imaginer des morceaux puisant dans la matière malléable du swing, du fameux boom bap new-yorkais des années 1990, mais aussi dans un hard bop où les blue trains s’arrêtent parfois pour embarquer de nouveaux voyageurs et voyageuses… Dont le chanteur sud-africain Bongeziwe Mabandla, irrésistible sur les cordes d’Apho.
Au cœur de l’album, The Gist, “l’essentiel” en VF, condensé en 7 minutes et 46 secondes épatantes. On en sort comme d’un rêve, nourri·e de saxophones, de batteries cristallines et d’arrangements hip-hop, et imperméable au brouhaha des tendances musicales 2.0.
Variables (Anti-/PIAS). Sorti depuis le 21 avril.
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