Fernando Corona, alias Murcof, est né à Tijuana, au Mexique, en 1970. Son premier album, Martes, est apparu, il y a trois ans, sur le petit label anglais Leaf, spécialisé en musiques électroniques, atmosphériques et cinématographiques. Sa musique, à l’esthétique proche de la techno minimale, se démarquait par l’imbrication d’échantillons d’instruments classiques, tel le violoncelle, […]
Fernando Corona, alias Murcof, est né à Tijuana, au Mexique, en 1970. Son premier album, Martes, est apparu, il y a trois ans, sur le petit label anglais Leaf, spécialisé en musiques électroniques, atmosphériques et cinématographiques. Sa musique, à l’esthétique proche de la techno minimale, se démarquait par l’imbrication d’échantillons d’instruments classiques, tel le violoncelle, comme tirés d’enregistrements de Stravinski ou de Gorecki. Depuis, Murcof a raffiné sa formule. Sur une compilation récente, Utopia, il a mélangé des versions de ses morceaux remixés par d’autres avec de nouvelles compositions. Celles-ci, Ulysses, Urano, Ultimatum et Una, sont encore plus aériennes et dépouillées que ses premières constructions. Les rythmes se font microscopiques, les cordes prennent des reflets et des timbres élégiaques. L’ensemble est d’un dépouillement sourd, et d’une mélancolie contagieuse.
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Comme l’annonce son titre, Utopia est un disque qui crée dans les oreilles une succession de mondes imaginaires, faits de paysages soniques mouvants, aux résonances ciselées, à l’image du beau et délicat mix cousu par la Parisienne Colleen. Sur scène, Murcof parvient sans peine à captiver l’attention : petit bonhomme barbu, caché derrière un laptop, il invoque les sons les plus inattendus et bigarrés. Il ne faudra donc pas rater son concert parisien, qui promet d’être mémorable. Et en attendant la sortie prochaine d’un deuxième album, qu’on dit enregistré avec un orchestre symphonique, il faudra aussi se pencher sur son autre projet musical, Terrestre, moins atmosphérique, où il utilise des sons typiquement mexicains, glanés dans le folklore local et les rues de sa ville.
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