La garde rapprochée de Clash raconte le groupe de l’intérieur, et le graphiste Ray Lowry en décalque l’aventure mouvementée.
A ceux qui pensaient légitimement avoir fait le tour de la question Clash, Up Close and Personal offre un angle d’approche inédit et d’un incontestable intérêt. Complément parfait de l’incontournable Westway to the World, ce nouveau lot d’images papiers et numériques appréhende le sujet comme on dissèquerait une mécanique.
Sous le capot de Clash eut été le titre français parfait d’un objet aussi passionnant que luxueux. Côté carrosserie d’abord : le vernis de l’emballage est magnifique, riche, sans verser non plus dans le clinquant mercantile. Sous la couverture rigide d’un livre de 98 pages le graphiste Ray Lowry compile dessins, anecdotes, photos et tranches de vie en un tissu serré, vivant, assez conforme à la tornade que fut la carrière de Clash. Son coup de crayon, nerveux comme la jambe gauche de Joe Strummer, croque un ouragan en marche que le DVD vient ensuite réactiver. Si aucune des images live n’est inédite, on appréciera tout de même leur nouvelle fusion à cet enthousiasmant contexte.
Le point fort de Up Close and Personal ne réside donc pas dans l’embrasement scénique coutumier de Clash, mais dans les commentaires de ceux qui côtoyèrent, voire bâtirent, le mythe. A ce jeu, Johnny Green, l’historique road-manager du groupe, est le plus prompt à débiter des mots colorés, chargés d’aventures et d’énergie. Tout aussi prolixes, Don Letts, Mickey Gallagher, Caroline Coon, Barry Myers ou Robin Banks enchaînent histoires de coups de boule et traits de poésie à vif, éclaire la genèse du punk ou l’avènement de London Calling, explicitent l’enregistrement turbulent des Vanilla Tapes ou la conquête houleuse des Etats-Unis. Concentré sur les années 77 à 79, le propos privilégie l’ascension de Clash, l’engrenage étourdissant de son épopée, son statut de leader au sein de la révolution destroy… Des mots, rien que des mots, mais tous pétris d’âme et de vitalité : décrirent disent-ils.