A chaque contemplation d’une fresque gouachée par Dave Fridmann, l’un des producteurs majeurs de l’époque, une affreuse question s’est insinuée : qui fait quoi ? Est-il lui-même l’imagination de ces groupes ou un simple mais génial metteur en son ? A la base des deux derniers Delgados, les grandioses The Great Eastern et Hate, l’Américain […]
A chaque contemplation d’une fresque gouachée par Dave Fridmann, l’un des producteurs majeurs de l’époque, une affreuse question s’est insinuée : qui fait quoi ? Est-il lui-même l’imagination de ces groupes ou un simple mais génial metteur en son ? A la base des deux derniers Delgados, les grandioses The Great Eastern et Hate, l’Américain a rangé sa boîte à couleurs et disparaît du générique.
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Conclusion, rassurante : Fridmann était un tuteur, pas une béquille ? les chansons des Delgados sont suffisamment solides pour se tenir fières et droites sans étayage aucun. De retour, un peu fauchés, au bercail (Chemikal Underground, leur propre label), les Glaswégiens oublient les démesures wagnériennes du noircissime Hate. Ou peut-être que cette épure relève d’un choix, d’un besoin de pureté : ne reste qu’un substrat cristallin, des mélodies dresseuses de poils, faisant brillamment passer du hochement de tête guilleret aux grosses larmes de crocodile.
L’inventivité chevillée au cœur, les Delgados sont toujours de fabuleux illusionnistes pop. En surface plus simple et moins ambitieux que Hate ou The Great Eastern, Universal Audio déçoit légèrement à la première écoute. Mais sous cette simplicité feinte jaillissent trompe-l’œil et contre-pieds, naissent quelques tubes imparables : des merveilles sucrées-poivrées, comme I Fought the Angels, Girls of Valour ou Keep on Breathing.
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