Lent, romantique et déréglé, le rock atmosphérique de Français doués. Critique.
C’est un rock qui a poussé sur un champ de ruines : ce qu’il restera quand tout aura fondu. De My Bloody Valentine à Salem, on y entend des restes calcinés d’electro, de shoegazing, de post-punk, de pop défoncée à l’éther. Dans toute sa grandeur amochée, sa mélancolie collante aussi, la musique des Français d’Unison a bien entendu ce chant du cygne – noir.
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En position foetale, homme contre femme, machines contre âme sensible, elle attend patiemment le chaos, chantonnant dans le noir des berceuses lacérées, jouant avec la peur et les nerfs. Et ce chant est poignant, lové contre une électronique hébétée, romantique, dont la noblesse est de rester harmonique même dans les hauts quartiers de peine – peut-être le nom du groupe vient-il de cette belle et triste chanson des Canadiens Great Lake Swimmers, Unison Falling into Harmony. Abandonnée en fin d’album, une ballade ankylosée, anéantie et pourtant radieuse réclame : Put Your Hands in the Air. Avec l’ultime énergie, on vote oui, à deux mains.
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