Signée en mai dernier, une circulaire du ministre de l’intérieur Gérard Collomb demande aux festivals français la facturation du déploiement des forces de l’ordre pour assurer la sécurité.
Invité au micro de France Inter, mardi 3 juillet, Jack Lang n’a pas caché sa colère au sujet de la circulaire signée en mai dernier par le ministère de l’Intérieur. « Je ne comprends pas que Gérard Collomb, qui a été un si bon maire pour la culture soit un aussi désastreux ministre de l’Intérieur pour les arts », a-t-il fustigé. L’ancien ministre de la Culture reproche à Gérard Collomb de faire peser une charge financière « hallucinante » sur les festivals de l’Hexagone. En cause : une circulaire qui porte sur les coûts liés au déploiement des forces de l’ordre pour assurer la sécurité des sites.
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Dans cette circulaire, Gérard Collomb prévoit de faire rembourser le coût des forces de l’ordre mises à disposition des festivals par les organisateurs. Les structures devront désormais régler la facture des policiers déployés sur et aux abords des lieux, ainsi que certains types de matériels (blocs de béton, vidéosurveillance, barrières, etc). Cette dépense supplémentaire pourrait être fatale pour certaines structures.
.@jack_lang : « @gerardcollomb fait payer aux #festivals d’été des frais de sécurité de plus en plus hallucinants. Pour certains c’est supportable, pour d’autres c’est la mort. Par exemple 800% d’augmentation de la facture pour les @eurockeennes » #culture #financement #le79Inter
— France Inter (@franceinter) 3 juillet 2018
Vers une asphyxie financière
Selon une étude du Centre national de la chanson, des variétés et du jazz, relayée par le Huffpost, le budget des festivals alloué à la sécurité avait déjà augmenté de 7% entre 2015 et 2016, après les attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Casher. À titre d’exemple, l’un des plus importants festivals français, les Vieilles Charrues, a consacré 300.000 euros supplémentaires à la sécurité de ses habitués depuis les premiers attentats.
« On ne peut pas d’un côté ne plus avoir de fonds d’urgence sous prétexte qu’on n’est plus en état d’urgence et de l’autre voir sa facture qui augmente« , s’inquiète Jérôme Tréhorel, directeur des Vieilles Charrues, auprès du HuffPost. Avec la mise en place de la circulaire du ministère de l’Intérieur, les festivals tendent vers une asphyxie financière. Et la menace est d’autant plus forte que le fonds d’urgence créé par le gouvernement Cazeneuve en 2016, qui permet aux festivals de renforcer leur sécurité, est passé de quinze millions de subventions annuelles à quatre millions pour l’année 2018. Cette aide ne sera pas reconduite en 2019.
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