Négligé en Europe, un petit culte croissant du rock indé américain.
Après la délicieuse petite escapade americana en solo que s’était offerte la chanteuse Jenny Lewis, on pouvait imaginer que le nouvel album de Rilo Kiley continuerait à marcher sur de chaleureuses traces country folk. Mais c’était oublier où en était resté le dernier album du groupe, More Adventurous (2004) : plus robuste, moins indie que ses prédécesseurs, il avait contribué à faire passer le statut de Rilo Kiley de culte encore confidentiel à bel espoir commercial pop. On soupçonne alors le groupe de s’être mis sous pression pour être à la hauteur des attentes, mais sans vraiment bien savoir en quoi elles consistaient. Under the Blacklight est donc un album fourre-tout, beaucoup moins cohérent que More Adventurous, comprenant d’étranges tentatives de séduction un peu salopes (le funky The Moneymaker, Dejalo et son espagnol inutile…), des paroles salées (Smoke Detector) et un son globalement très fin des eighties – trouvant son expression la plus flagrante et la plus fade dans les violons synthétiques et la boîte à rythmes de Give a Little Love. Mais la voix inspirée et toujours plus sûre d’elle, ainsi que quatre chouettes morceaux très Fleetwood Mac (Dreamworld et Silverlining) et Aimee Mann (Close Call et Under the Blacklight) dissipent toutefois la désagréable impression d’avoir affaire à un album de faces b.
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