Revenu dans l’actualité avec un concert parisien le 26 et la réédition d’un album mythique, le groupe culte de San Francisco est à (re)découvrir avec un titre en écoute en intégralité.
Je dois l’avouer, dans les années 80, Tuxedomoon n’était pas trop ma tasse de thé. Face à la new-wave anglaise, la scène américaine souffrait d’une image parfois un peu trop intello, arty, voire déroutante. Sur la lancée des Residents, plusieurs groupes ont déboulé dans les bacs des disquaires, avec des noms aussi intrigants que leurs pochettes ou le nom du label (Ralph) : Indoor Life (mon préféré de l’époque), Snakefinger et Tuxedomoon.
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Tuxedomoon est né à San Francisco, fondé par Steven Brown et Blaine Reininger, duo rejoint par Peter Principle et Winston Tong. Né sur les décombres du post-punk et plus ou moins rattaché à la new-wave californienne naissante, Tuxedomoon crée un nouveau son empreint d’influences jazz et classiques.
Deux albums seront publiés sur le label Ralph créé par les Residents : Half Mute (1980) et Desire (1981). Suivra un exil du groupe en Europe, des liens créés avec la scène bruxelloise et une signature sur le label Crammed Discs qui donnera le jour à une nouvelle série d’albums dans les années 80. La fin de la décennie est marquée par l’implosion du groupe dont les membres partent s’installer aux quatre coins de la planète.
Il faudra attendre le début du troisième millénaire pour assister à une reformation de Tuxedomoon autour de Steven Brown, Blaine Reininger et Peter Principle, qui vivent respectivement au Mexique, en Grèce et à New York. Le groupe s’est mis à l’écriture d’un nouvel album et s’est même fendu d’une collaboration avec DJ Hell, patron du label munichois International Deejay Gigolo qui n’a jamais caché son admiration pour le groupe. Au moins la redécouverte des trésors new-wave des années 80 permettra-t-elle de donner à Tuxedomoon toute l’importance que son uvre mérite.
Car au même moment, dans la frénésie de rééditions de son catalogue, le label Crammed vient de rééditer Desire, un album que l’on regrette aujourd’hui d’avoir un peu sous-estimé à l’époque. C’est un peu la rencontre des Talking Heads et de John Coltrane, la parfaite transition entre la fin des années 70 de David Bowie et les années 80 de Wire ou The Fall. Cette réédition est l’occasion de se rendre compte de l’avance prise par ce groupe, en particulier dans son mélange unique d’instruments synthétiques et de violons, de saxophones, de classicisme.
En attendant le nouvel album de Tuxedomoon, le groupe est en concert jeudi 26 juin au Centre Pompidou à Paris (Grande salle, 20h30).
En écoute en intgéralité en Real Audio, le titre Desire, extrait de l’album éponyme.
Avec l’aimable autorisation de CRAMMED DISCS
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