Les premiers pas dissipés et castagneurs de Twisted Wheel, amoureusement parrainés par les frères Gallagher.
Récemment envoyés au casse-pipe en première partie d’Oasis, les Anglais de Twisted Wheel ont su tenir tête à des foules houleuses. Facile d’avoir confiance en soi quand vos héros absolus vous prennent sous leur aile protectrice. Avant de se lancer tête baissée, ces trois canailles du Nord ont bien appris leurs leçons. Ils ont visiblement été biberonnés au rock à guitares nerveuses d’une lignée illustre, du punk rapide et primitif de Clash à l’ébullition de The Jam – ils ont d’ailleurs décroché le label « écouté et approuvé par Paul Weller ». Pour faire comme Oasis, ils ont nommé leur groupe d’après une salle – dans leur cas, un club mancunien des 60’s, Mecque des mods et de la northern soul. Bien sûr, ils sont aussi dotés de l’indispensable leader grande gueule, le déluré Jonny Brown, unique songwriter des compositions du groupe. En enregistrant ce premier album à Hollywood avec Dave Sardy (producteur d’Oasis, entre autres), Twisted Wheel a réussi à s’approprier cet héritage profondément anglo-anglais en apportant une touche plus peaufinée à ces chansons qu’on aurait préférées plus rugueuses. Le résultat en est parfois déconcertant, comme si un personnage de Ken Loach se retrouvait dans une avenue aseptisée de Los Angeles. C’est plutôt quand l’urgence, voire l’impertinence, reprend les rênes que Twisted Wheel joue ses mélodies les plus inspirées, sans pourtant atteindre la finesse d’observation à laquelle le trio semble aspirer, et qui irrigue les paroles d’Arctic Monkeys ou de The Streets. “Tu as volé le soleil”, chantent ces Anglais délurés. On aimerait que leur prochain objectif soit de décrocher la lune.
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