Twelve Years of Tears – Live at the Royal Albert Hall

Alors qu’un album de reprises, son premier disque depuis l’accident de moto qui a failli lui coûter la vie, sortira en mai, ce DVD enregistré en 1992 au Royal Albert Hall de Londres témoigne d’un Marc Almond alors au sommet de sa gloire solo. Un orchestre symphonique, des choristes qui se dandinent, des danseurs et danseuses musclés et sexys, d’innombrables changements de costumes adaptés au style des chansons (tout cuir, tout jean, chemise blanche et veste noire, lamé, pailleté, imprimé panthère…) : une telle profusion de falbalas d’emblée fait peur. Mais c’est sans compter sur le charisme et la voix de ce roi de la fête.

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Dans ce show total et absolu où il passe en revue toutes les grandes étapes de son répertoire, de Soft Cell à Jacques Brel en passant par la torch song, Marc Almond irradie et étincelle. Et pas seulement grâce aux paillettes de sa garde-robe. Après une introduction vaillante piochant entièrement dans l’album Tenement symphony (qui venait alors de sortir), il se fait accompagner par un seul piano pour un sublime et sobre tour de force de sept chansons (dont l’émouvant Vision de Peter Hamill), entre cabaret et chanteur de charme.

Suivent des classiques orchestrés avec souffle (Tears run ring, Ruby Red, A lover spurned, en duo avec l’effrayante actrice Cleo Rocos toute en plume de cygne, Something’s gotten hold of my heart, intense), entrecoupés d’interprétations grandioses mais toujours teintées d’électro-pop de titres de Soft Cell, les incontournables Torch, Bedsitter et Tainted love. Almond cède aussi à son amour pour la chanson française, avec If you go away et Jacky de Brel, et le poignant What makes a man a man, soit Comme ils disent, d’Aznavour, une des chansons les plus tristes de la terre. Cette performance totale se clôt avec panache et lâcher de ballons sur l’inévitable Say hello, wave goodbye, consacrant la star que Marc Almond est sans conteste.