Une musique de chambre cotonneuse en évocation d’un film culte. Critique.
Après trois décennies de purgatoire, le making-of du film de David Lynch (privilégiant les coulisses d’images parmi les plus marquantes des années 1980), à l’époque confié au jeune documentariste Peter Braatz, offre désormais son lot de situations inédites en pleine lumière. Et alors que le score originel, qui plane ici comme une brume légère sur les harmonies, avait été confié à Angelo Badalamenti, ce sont les Londoniens de Cult With No Name qui collaborent pour le compte de ce Blue Velvet Revisited avec le quartet de San Francisco Tuxedomoon, dont on annonce par ailleurs l’édition d’un coffret rassemblant ses neuf albums majeurs.
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L’ex-Ultravox John Foxx distille quant à lui quelques minutes d’un Lincoln Street emperlé d’anxiété. Sans renier ses spécificités réciproques (pop fortement teintée d’electro pour les Britanniques, no-wave jazz de l’étrange pour la bande de Blaine L. Reininger), chacun s’attache à la synthèse d’un improbable royaume où croiseraient les violons anxiogènes de Bernard Herrmann, le détachement dandy de Bowie ou les temps suspendus de Nino Rota. Et les mélodies flottent dans ce trouble clair-obscur où s’ébattent à tout jamais Laura Dern et Dennis Hopper.
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