Howie B serait-il un surhomme ? Une chose est certaine : les détracteurs de l’herbe qui fait rire sous prétexte qu’elle rendrait fainéant et mou n’ont visiblement jamais pris connaissance de l’agenda surchargé d’Howard Bernstein, invétéré rouleur de cônes devant l’éternel. Entre le développement de son label Pussy Foot, sa participation aux albums […]
Howie B serait-il un surhomme ? Une chose est certaine : les détracteurs de l’herbe qui fait rire sous prétexte qu’elle rendrait fainéant et mou n’ont visiblement jamais pris connaissance de l’agenda surchargé d’Howard Bernstein, invétéré rouleur de cônes devant l’éternel. Entre le développement de son label Pussy Foot, sa participation aux albums de U2 et Björk, sa tournée en ouverture des kermesses Pop Mart de Bono et les siens sans compter une poignée de remixes , Howie B trouve encore le moyen de cultiver son jardin personnel. Pour preuve, le réjouissant Turn the dark off, qui ne montre aucun signe d’essoufflement sur le terrain créatif. Achevé en moins de trois semaines, cet album est doté en revanche d’une spontanéité qui semble parfois rimer avec travail bâclé : Howie n’est jamais à court d’idées, mais il les lance comme autant de bouteilles à la mer encore une que les autres n’auront pas , sans les mener véritablement à terme. Contrastant avec l’introspectif et planant Music for babies, exercice eno-esque souvent (que le monde est injuste) donné pour autocomplaisant et prétentieux, Turn the dark off offre une facette plus optimiste qui bouscule les rythmes et accélère le tempo. Ainsi, les fonks craspecs de Switch et Butt meat, l’obsédant Sore brow eyes ou l’épileptique Angels go bald too visent davantage les jambes que la tête. Howie B, qui se targue souvent de n’avoir point besoin de mots pour exprimer ses sentiments en musique, convoque cette fois la voix de Robbie Robertson oui, le préretraité de The Band, bien inspiré de proposer ici ses services sur l’envoûtant Take your partner by the hand, dont les guitares tournoyantes s’ajustent comme par magie aux bidouillages sonores de son hôte. Ailleurs, quelques vaches maigres broutent hâtivement les sillons qu’on soit changée en Yvette Horner si Baby sweetcorn n’est pas un rebut de Music for babies , mais cet album ludique est suffisamment bourré d’humour (on voudrait ne jamais voir finir la chute de Sore brown eyes) pour être assuré que la tête ultraconvoitée d’Howie-les-bons-tubes passe encore bien les portes.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}