A quelques jours d’une soirée anniversaire pour son dixième anniversaire (au Rex à Paris le 29 janvier), le groupe de rap français annonce son retour sur disque et se livre dans un entretien bilan exclusif (crédit photo : M/P/Y avec Nunettes Vintage)
TTC est-il uniquement un groupe de hip-hop, où avez-vous toujours cherché à vous situer en marge de ce mouvement ? Votre son a beaucoup évolué au fil des années, il est devenu de plus en plus électronique…
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Tido Berman : On a toujours cherché à faire la meilleure musique possible au moment où on la faisait.
Teki Latex : Notre exigence d’évolution est permanente. Nous avons toujours eu une certaine constance là-dedans. Je pense qu’on a eu plus de courage que d’autres groupes, qui disent qu’ils évoluent à chaque fois, alors quand on écoute vraiment leur musique… Dans le milieu du rap un peu « underground » dans lequel on a commencé à s’épanouir, les gens s’intéressent à d’autres styles mais ne le traduisent pas dans leur musique. Dès fois les mecs disent qu’ils adorent Jay-Z mais c’est un peu absent de leur son. Nous on a découvert Jay-Z avec candeur et innocence, et on a mis ça en pratique dans notre musique. On a perdu des fans en route, mais on est très content de les avoir perdu en route…
Tido Berman : … parce qu’on en a récupéré d’autres…
Teki Latex : Je pense que TTC est un des groupes qui « choisit » ses fans, qui leur demande d’être fidèles, de suivre les évolutions, d’accepter les changements.
Grâce à MySpace et aujourd’hui Facebook, vous êtes restés très proches de vos fans, c’est une stratégie…
Teki Latex : Nous avons toujours voulu rester accessibles pour nos fans, comme on leur demande beaucoup, on leur rend beaucoup. On répond aux messages, on confronte nos idées à les leurs, on leur ouvre la porte sur notre façon d’envisager la musique. S’ils font de la musique on est prêtes à les accueillir, c’est pour ça qu’on a créé des labels. On ne se sentira jamais menacés par des gens qui ont été influencées par TTC.
[attachment id=298]Est-ce que selon vous Bâtards sensibles, votre deuxième disque, est le meilleur album de TTC à ce jour ?
Teki Latex : Quand je regarde la carrière de TTC, je me dis que Ceci n’est pas un disque notre premier album est truc d’adolescent un peu foiré, que Bâtards sensibles oui, c’est notre meilleur album ; mais que les meilleurs morceaux de TTC sont dans notre troisième album, 3615 TTC.
Cuizinier : Moi je trouve que chaque album a été une étape différente, je ne résumerai pas ça ainsi.
Tido Berman : Bâtards sensibles est une excellente synthèse, entre les textes et les sonorités électroniques de l’époque. C’était vraiment nouveau quand c’est sorti, on franchissait vraiment un pas, on n’avait aucun complexe par rapport au reste du rap français.
Quel a été le rôle du label Institubes, que tu as co-fondé Teki ?
Cuizinier : Je ne sais pas si ça a joué un rôle vraiment…
Tido Berman : Moi je pense que TTC a joué un rôle au sein d’Institubes
Teki Latex : Oui mais moi je pense qu’Institubes a joué un rôle, d’échappatoire mais aussi de canal pour véhiculer nos idées. Ça a assis notre influence dans la musique électronique aussi. Parce que pour les gens de la musique électronique, on reste toujours un groupe de rap, les petits rigolos à casquette qui parlent un peu fort. Créer Institubes ça nous a permis de faire passer la pilule beaucoup plus facilement, ça fait partie du patrimoine de TTC.
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