Quand ils ont débarqué à l’aube des années 80, rien ne semblait rattacher ces deux-là au monde réel. Un garçon à la mèche infiniment longue et une fille sublime aux cheveux trop courts. Des noms incroyables sortis d’une BD de Bilal (Spatsz et Mona Soyoc) et un parcours à faire oublier la tristesse de leur […]
Quand ils ont débarqué à l’aube des années 80, rien ne semblait rattacher ces deux-là au monde réel. Un garçon à la mèche infiniment longue et une fille sublime aux cheveux trop courts. Des noms incroyables sortis d’une BD de Bilal (Spatsz et Mona Soyoc) et un parcours à faire oublier la tristesse de leur ville d’origine, Nancy : infirmier psychiatrique pour lui, origines argentines, naissance aux Etats-Unis, et passé jazz pour elle. La noirceur et le mystère qui entouraient leurs disques évoquaient plus l’univers vicieux d’un Suicide que la gentillesse molle d’un Tears For Fears ou le cabaret kitsch d’un Soft Cell. En ces années-là, la France mitterrandienne se découvrait une scène new-wave et Kas Product, premier duo français à domestiquer les machines, fut le digne représentant de son versant cold électronique. La réédition des deux premiers albums du duo (de 1982 et 1983) ? agrémentés de faces B de singles ? vient démontrer que c’était encore bien plus que ça.
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Sur ses synthés analogiques élevés au biberon post-punk, Spatsz tissait des lignes de basse et balançait des riffs électriques sur lesquels Mona Soyoc hurlait ou susurrait des textes avec une sensualité vénéneuse qui devrait encore être censurée vingt ans après, comme en témoignent les frissons qui nous parcourent l’échine à l’écoute de Tina Toon, Never Come Back ou Breakloose. Totalement affranchi de ses influences, Kas Product a établi le lien entre la musique industrielle de Cabaret Voltaire, la techno de Detroit et l’electro synthétique de Miss Kittin & The Hacker. « So young but so cold« , comme ils disaient. Et vingt ans plus tard, on ne saurait encore leur donner tort.
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