A l’occasion de la sortie de la compilation Channel 2 du label électro anglais Output, trois titres en écoute en intégralité. Et retour sur les meilleurs moments du label dirigé par Trevor Jackson.
Mon premier article sur Output, c’était par amour : j’étais tombé amoureux de ce label anglais, de ses disques étranges, aux sons turbulents et noirs, de ses pochettes qui ne ressemblaient à aucune autre. Le label avait alors une petite poignée de références à son catalogue, dont les premiers disques de Fridge. Je m’en souviens bien : sur les pochettes, il y avait un numéro de fax et j’avais entendu dire que le boss du label était Trevor Jackson, un producteur anglais de hip-hop, designer de pochettes et âme d’un groupe mésestimé et oublié The Brotherhood.
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Avant Output, d’ailleurs, il avait un autre label, Bite It, mais c’est sa nouvelle maison qui me fascinait le plus’ Je lui ai donc envoyé un fax avec quelques questions sur sa petite entreprise. Dans ses réponses, il citait notamment le calendrier Pirelli 66 parmi ses artefacts fétiches’ J’ai conservé ses réponses et glissé le rouleau de fax à l’intérieur d’un des premiers 25cm du label : il est désormais légèrement jauni sur les bords.
Depuis, j’ai interviewé Trevor Jackson à plusieurs reprises, pour maints articles. Contrairement à ce que racontent certains journalistes, cet homme-là est toujours charmant et répond avec une diligence à toutes les questions. Aux miennes, en tout cas. Ces jours-ci, Channel 2, la nouvelle compilation de son label vient de sortir, elle marque un renouveau du catalogue d’Output, moins sombre, plus dansant et festif, toujours autant en prise avec son époque. Retour sur quelques moments et disques indispensables de label, né en 1996.
Emperors New Clothes : Darklight
Un 25 cm d’un groupe oublié : le remix de Trevor Jackson, sous son pseudonyme d’Underdog est toujours très vibrant. L’un des premiers disques du label.
Four Tet : Thirtysixtwentyfive
Un morceau long, une odyssée élégiaque post-rock et électronique, qui s’étale sur deux disques et deux faces, histoire de mieux être enchaîné. L’un des premiers disques de Fourtet, et l’un des plus aventureux aussi. Indispensable.
Fridge : Sevens and Twelves
Double compilation des premiers singles de Fridge : une merveille complexe, très en phase et en avance avec son époque. Du krautrock hypnotique et futuriste. Le groupe, à l’époque, était à peine pubère.
Sonovac : It Happens
Un 45 tours anecdotique mais très attachant. Le premier de ce groupe méconnu.
Four Tet : Dialogue
Le premier album de Four Tet, sous influence free jazz flagrante.
Four Tet : Glasshead / Calamine
Un single entêtant, un tube oublié, pour martiens branchés sur une radio parasitée.
7 Hurtz : Aufiophiliac
Un album peu écouté, mais qui est une merveille de pop instrumentale synthétique, à base de boîtes à rythmes, sous l’ombre de Cabaret Voltaire.
Icarus : UL6
n maxi aux pochettes déchirées, de la jungle noire, du bonheur camouflé sous des soufflets et des gifles.
The Boy Lucas : Out of the wires
Un album de démos élégiaques, de la pop lo-fi et raffinée, des boucles à l’envers. Une perle jamais fanée.
The Rapture House of Jealous Lovers / Olio
Les deux morceaux les plus jouissifs de ces deux dernières années. House est un crachat punk, une éjaculation fébrile, et Olio, le plus bel hymne élégiaque, à pleurer. Les deux disques qui ont réinventé le label. Les pétasses branchées n’y comprennent que dalle. Tant mieux.
LCD Soundsystem : Losing My Edge
Peu de disques sont aussi essentiels, au même titre que les maxis précédemment cités de Rapture. Ces trois disques-là font relativiser l’ensemble d’une discothèque. Après eux, on peut vider la moitié de ses étagères, balancer la moitié de sa collection de disques. Les pétasses branchées n’y comprendront jamais rien non plus. Dans ta face.
Black Strobe : Me & Madonna
Joli single électro-ludique, sous influence de Sonic Youth et Cabaret Voltaire. Un disque incisif, mais qui ne met personne d’accord : tant mieux.
Pour vous faire pénétrer le nouvel univers du label Output, trois titres en écoute en intégralité, tous trois extraits de la compilation Channel 2 : Malibu de 7 Hurtz, Crazy Love de Colder et Distance de Grand National.
Avec l’aimable autorisation de Discograph
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