Le quintette français, fer de lance de l’electro orientale, propose une plongée hypnotique entre Detroit et Alger.
On avait quitté Acid Arab en 2019 avec Jdid, un deuxième album qui voyait la bande de Guido Minisky et Hervé Carvalho élargir son champ des possibles et s’entourer d’artistes orientaux·ales pour mieux finaliser leur fusion entre Orient et Occident – fidèle à la philosophie de leur label Crammed Discs qui, en quarante ans, a fait du mélange des cultures sa ligne artistique. Si l’inaugural Musique de France (2016) pouvait céder à une certaine mélancolie “orientaliste”, Jdid ouvrait la voie à une transe synthétique plus ancrée dans la modernité qui témoignait du dynamisme de la scène musicale arabe actuelle.
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Trois poursuit à sa manière cette voie, de Habaytak et sa rythmique percussive et minimale avec Ghizlane Melih, ponctuée d’un motif oriental hypnotique, au disco noir de Döne Döne avec Cem Yildiz, du big beat de Ya Mahla avec Wael Alkak à l’incroyable Emo, rencontre robotique en fusion entre Detroit et Alger.
Nuit sans fin
Rivé sur la danse et la transe, physique comme jamais, plus minimal et rêche que les précédents, ce troisième LP distille aussi une certaine gravité, comme le reflet de notre monde trouble. À l’image de Rachid Trip, où résonne un prêche nocturne improvisé par le regretté Rachid Taha sur un morceau de techno lors d’une nuit sans fin. Une confession intime et émouvante, désormais calée sur une rythmique acid, linéaire et sans concession, à la Hardfloor, qui célèbre à merveille la transe arabe express d’Acid Arab.
Trois (Crammed/L’Autre Distribution). Sortie le 3 février. En tournée française et le 9 février à Paris (Olympia).
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