Bien que moins médiatisée que les trios de Brad Mehldau et Esbjörn Svensson, la section rythmique du trompettiste Tomasz Stanko devrait faire parler d’elle avec ce premier opus d’envergure internationale. Le label qui l’héberge ayant déjà révélé de nombreuses formations de ce genre ? celles de Richard Beirach et Bobo Stenson autrefois, ou de Tord […]
Bien que moins médiatisée que les trios de Brad Mehldau et Esbjörn Svensson, la section rythmique du trompettiste Tomasz Stanko devrait faire parler d’elle avec ce premier opus d’envergure internationale. Le label qui l’héberge ayant déjà révélé de nombreuses formations de ce genre ? celles de Richard Beirach et Bobo Stenson autrefois, ou de Tord Gustavsen récemment ?, on est en droit d’attendre beaucoup de cet album qui n’a d’ailleurs rien d’un coup d’essai. En Pologne, d’où ils sont originaires, ses membres jouissent déjà d’une sérieuse réputation depuis quinze ans, sous le nom de Simple Acoustic Trio (cinq disques à leur actif). Si Stanko les a aidés à trouver leur voie, eux l’ont poussé à approfondir son lyrisme, à le dramatiser en brodant de baroques joliesses derrière lui.
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Affranchis de la tutelle de celui qui a donc participé à leur reconnaissance au travers de ses superbes Soul of Things et Suspended Night, ces virtuoses développent un dialogue plein de pudeur, où domine l’impression de fluidité. Epris de beauté mélodique, ce groupe ? dont Wasilewski, le pianiste, possède un toucher éminemment sensuel ? montre là un penchant pour les climats intimistes, déclinés au fil de compositions personnelles et de reprises stimulantes : une de Stanko, un air d’opéra du cru, un thème de la dernière période de Weather Report écrit par Wayne Shorter et, surtout, Hyperballad de Björk qu’ils font leur, avec la même intensité que Brad Mehldau revisitant et s’appropriant Radiohead. Par son élégance et les espaces libres qu’il ouvre, ce trio devrait être à l’origine d’aventures prometteuses.
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