Si De La Soul n’existait plus, on pourrait avantageusement les remplacer par Slum Village, groupe originaire de Detroit qui entretient avec un bonheur malin la flamme tarabustée du hip-hop psychédélique et soul. Slum Village, déjà auteur d’un premier album remarquable et d’une collaboration culte avec Daft Punk, officiait jusqu’à présent sous les commandes quasi exclusives […]
Si De La Soul n’existait plus, on pourrait avantageusement les remplacer par Slum Village, groupe originaire de Detroit qui entretient avec un bonheur malin la flamme tarabustée du hip-hop psychédélique et soul. Slum Village, déjà auteur d’un premier album remarquable et d’une collaboration culte avec Daft Punk, officiait jusqu’à présent sous les commandes quasi exclusives du producteur archidoué Jay Dee, qui n’est plus présent que sur trois morceaux. Malgré cette défection, Slum Village demeure l’un des plus passionnants groupes de hip-hop actuels, parvenant sans peine à concilier des racines undergound avec une teinte soul, très accessible, mise en relief par une polyphonie inspirée.
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Mis à part le tube explicite Disco, sorte de tournerie hypnotique dansante, hybride du jingle de Spider-Man et des envolées discoïdes du Salsoul Orchestra, Trinity s’écoute comme une variation radiophonique et ambient sur le rap : l’enchaînement malin des morceaux fait penser à une station de radio idéale, qui ne diffuserait que du hip-hop élégant, rehaussé par des arrangements pointilleux, parfois à la limite du minimalisme et à la luxuriance jamais vulgaire. Slum Village est l’héritier idéal de cette soul psychédélique qui, des productions classiques et classieuses de Charles Stepney pour Minnie Ripperton jusqu’à la lascivité imparable du timbre de Marvin Gaye, continue à nourrir les plus belles mutations du hip-hop contemporain.
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