Avec une opiniâtreté qui, selon l’inspiration du moment, force le respect ou laisse franchement perplexe, John Zorn continue de sortir des disques à flux tendu, sans que l’on sache vraiment à quoi rime ce stakhanovisme musical. Désir d’ériger de son vivant une monumentale anthologie à sa gloire ? Ou, plus humblement, volonté de mettre son […]
Avec une opiniâtreté qui, selon l’inspiration du moment, force le respect ou laisse franchement perplexe, John Zorn continue de sortir des disques à flux tendu, sans que l’on sache vraiment à quoi rime ce stakhanovisme musical. Désir d’ériger de son vivant une monumentale anthologie à sa gloire ? Ou, plus humblement, volonté de mettre son travail à nu, sans rien dissimuler de ses coups de génie comme de ses coups d’épée dans l’eau ? Avec Trembling before G-d, Zorn signe une nouvelle incursion magistrale dans l’univers des musiques de films. Créées pour un documentaire sur la communauté gay hassidique, ces pièces semi-improvisées pour orgue et clarinette, où s’incrustent parfois un piano et des percussions, dessinent une bouleversante épure klezmer, réduite à quelques traits mélodiques d’une pénétrante clarté : un peu comme si Zorn avait laissé décanter la matière bouillonnante de son projet Masada pour n’en garder que l’essence, l’émotion première. Du coup, Trembling before G-d est peut-être l’une de ses plus belles révérences à la musique traditionnelle juive.
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